le fait du jour, 20 juillet 1974 : l’étrange épilogue de « l’affaire Guillou »…

Jean-Marc Guillou avec les Bleus

Jean-Marc Guillou avec les Bleus

Le 20 juillet 1974, le PSG poursuit sa préparation pour son retour en première division lors d’un match amical face au SCO d’Angers, après l’affaire qui a empoisonné le mercato de l’été et le transfert avorté de Jean-Marc Guillou. Mais le Groupement (l’ancienne Ligue de football) et la Fédération Française de Football, qui n’appréciaient guère le président parisien Daniel Hechter, ont mis fin aux espoirs parisiens…

Guillou sous le maillot d'Angers

Guillou sous le maillot d’Angers

23 mai 1974. Le PSG, qui va disputer les barrages pour accéder en première division, prépare déjà la saison prochaine. Justo Fontaine, adepte du beau jeu offensif, souhaite reconstituer le fameux quatuor d’Angers au milieu de terrain, composé quelques années plus tôt de Jean Deloffre, Albert Poli, Jean-Pierre Dogliani et Jean-Marc Guillou. Deloffre et Dogliani sont déjà Parisiens, Poli va les rejoindre, il reste donc à convaincre le plus célèbre d’entre-eux, le néo-international Jean-Marc Guillou. Le 23 mars 1974, à l’âge de… 29 ans, Guillou vient de débuter avec les Bleus face à la Roumanie (1-0 pour la France).

Angers et Guillou contre Nice

Angers et Guillou contre Nice

Ce 23 mai 1974, le quotidien « L’Equipe » confirme les contacts entre Angers et le PSG pour acquérir le numéro 10 angevin, on évoque une somme record de 150 millions de centimes (un peu plus que Mustapha Dahleb, engagé par Paris quelques semaines plus tard). C’est le président d’Angers, Yves Kerjean qui a vendu la mèche, précisant même que les contacts ont été établis par l’ancien président Henri Patrelle. Kerjean précise aussi que Patrelle, proche de la Fédération Française de Football, lui a confié une éventuelle fusion entre le PSG et le PFC.

Guillou devant le grand Rivelino

Guillou devant le grand Rivelino

Colère de Daniel Hechter, qui refuse catégoriquement la fusion avec le PFC, relégué en seconde division et au bord du dépôt de bilan. Sûr de lui, Hechter affirme haut et fort : « il n’y aura pas de fusion, mais éventuellement une absorption du PFC ! »

Un nouveau affront pour les instances du foot français, qui souhaitent à tout prix sauver le PFC, le club créé par la Fédération. Ils vont se venger avec Jean-Marc Guillou…

Début juillet 1974. « L’affaire Guillou » explose en plein jour ! Les dirigeants d’Angers se plaignent officiellement auprès du Groupement des contacts établis directement avec le PSG pour engager le joueur. Daniel Hechter réfute les accusations, renvoie à l’interview du président d’Angers deux mois plus tôt mais rien n’y fait : le comité d’urgence de la Fédération Française de Football se réunit et le 18 juillet, la sanction tombe : le PSG ne pourra pas contacter ou engager Guillou pendant… deux ans, suite à des démarches illégales pour un transfert !

Transfert à Nice et le PSG cocu de l'affaire !

Transfert à Nice et le PSG cocu de l’affaire !

Une sanction surprenante, Guillou affirmant que le PSG avait fait des démarches normales en respectant le règlement auprès des dirigeants du SCO d’Angers.

Daniel Hechter a compris que Guillou ne portera jamais le maillot parisien. Un an plus tard, Guillou signe à Nice, où il réussira une belle carrière (1975-1979). En 1978, à 33 ans, il a terminé sa carrière avec les Bleus lors de la Coupe du monde en Argentine face à l’Italie (1-2), sa 19ème cape (pour trois buts) avant de devenir entraîneur après avoir rangé les crampons, puis fondateur de l’école de football d’Abidjan.

Pas rancuniers, les Parisiens débuteront leur saison ce 20 juillet par un match amical… à Angers dont le cadre du transfert d’Albert Poli. Paris va s’incliner 1-0 face à un bon Guillou, pour donner encore plus de regrets aux dirigeants parisiens.