souvenirs de « classico », acte 1

les deux capitaines Dogliani et Trésor avant le choc en Coupe de France en 1975

les deux capitaines Dogliani et Trésor avant le choc en Coupe de France en 1975

Un PSG-OM n’est pas vraiment un match comme les autres, bien avant la création par les médias du « classico ».

Avant le choc de dimanche, plusieurs acteurs parisiens nous ont confié* leurs souvenirs de ces rencontres souvent virils et riches en anecdotes depuis plus de 40 ans. Premier volet, avec quatre grands joueurs des années 1970-1980 : François M’Pelé, Jacki Novi, Carlos Bianchi et Dominique Bathenay.

François M'Pelé face à l'OM en 1975

François M’Pelé face à l’OM en 1975

François M’Pelé, attaquant de 1973 à 1979 :

« En Coupe de France, on réalise un véritable exploit en éliminant Marseille. Le match au Stade Vélodrome reste gravé dans ma mémoire : c’était chaud, très, très chaud ! On me parle de la rivalité avec Marseille depuis le début des années 90 et l’arrivée de Bernard Tapie, mais ce match reste pour moi à l’origine du duel avec l’OM. A Marseille au match aller, on est menés 2-0, j’inscris deux buts et après la rencontre notre bus est « caillassé » à la sortie du stade alors que nous rentrons à notre hôtel. Au match retour au Parc des Princes, dans un stade plein à craquer, on s’impose avec la manière (2-0). Les Brésiliens de l’OM, Jairzinho et Paulo César, s’en prennent à l’arbitre au coup de sifflet final et vont être lourdement suspendus. Cela reste pour moi un moment important dans l’histoire du club ».

Novi en duel avec Paulo Cezar

Novi en duel avec Paulo Cezar

Jacki Novi, défenseur de 1974 à 1977 :
« En championnat, la rivalité existait déjà ! La saison précédente en Coupe de France, je n’avais pas été surpris par la réaction des supporters marseillais après le 2-2 au stade Vélodrome. Après le match, je m’étais mis discrètement au fond du bus avec mon sac au dessus de la tête, mes coéquipiers ont du être surpris mais quelques minutes plus tard, tout le monde était autour de moi ! Les vitres tombaient sous l’éclat des pierres, j’avais joué à Marseille avant de signer à Paris et j’avais bien anticipé tout ça… »

Bianchi face à Zvunka en 1978

Bianchi face à Zvunka en 1978

Carlos Bianchi, attaquant de 1977 à 1979 :
« J’avais été très déçu par le départ de notre président Daniel Hechter. Il a été trahi par des personnes qui se disaient ses amis. Pour moi c’est un Monsieur ! Tous les supporters du PSG devraient le remercier d’avoir relancé le club. Avant son départ, on écrase l’OM (5-1, le 08/01/1978) mais il est difficile pour moi de comparer la rivalité entre les deux clubs avec les derbys entre River Plate et Boca Juniors en Argentine pour le « Superclasico ». Le match Boca- River, c’est la rencontre qui divise tout notre pays, car Boca Juniors, considéré comme le club du peuple, c’est 40 % des habitants argentins et River Plate, plus proche de la bourgeoisie, compte 30% de supporters. La rivalité entre Paris et Marseille c’est plutôt l’opposition entre les deux plus grandes villes de France ».

Dominique Bathenay et Marius Trésor

Dominique Bathenay et Marius Trésor

Dominique Bathenay, milieu de terrain puis défenseur, de 1978 à 1985 :
« On avait battu Marseille (2-1, le 03/08/1979) dans un Parc des Princes plein à craquer, j’avais inscrit le but décisif. Le Portugais Alves avait été éblouissant, on avait fait un grand match mais on était prudents, même si l’OM était l’équipe à battre. Le groupe était bon et Joao Alves nous a apporté énormément grâce à son talent. On était plein d’espoir pour la suite de la saison. Quelques jours plus tard, c’est le drame à Sochaux avec la blessure du Portugais (fracture de la cheville droite avec distension des ligaments) ».

le résumé du match :

*Extraits du livre « Témoignagnes, 40 stars pour 40 ans de passion » (2010, édition Higo et Cie) coécrit avec Bruno Salomon