Jérôme Rothen : « je rêve d’entraîner un jour le PSG »

Rothen et sa passion : le PSG

Rothen et sa passion : le PSG

Jérôme Rothen, milieu de terrain adulé du PSG de 2004 à 2008 (avec lequel il a joué 180 matches, marqué 13 buts et  une Coupe de France en 2006 et une Coupe de la Ligue en 2008 à Paris) est revenu mardi soir sur son parcours dans la Capitale. Consultant football sur Canal + et Infosport , le gaucher nous a également confié ses impressions sur ce nouveau PSG qui rêve de devenir l’un des plus grands clubs de football en Europe… Ce grand supporter rouge et bleu nous a également fait part de sa déception quand à l’ambiance qui règne actuellement au Parc des Princes.

En 2004, alors que vous êtes sollicité par Chelsea et le FC Barcelone vous préférez signer au PSG. Pourquoi ce choix?
J’ai réalisé mon rêve de gosse en jouant pour le Paris Saint Germain et au Parc des Princes. Beaucoup de gens ne comprenaient pas mon choix, mais c’était clair pour moi : si un jour j’avais l’opportunité de jouer au PSG, je le ferai. J’y ai vécu une aventure extraordinaire.

 

le meilleur souvenir : la finale de Coupe en 2006 face à Marseille

le meilleur souvenir : la finale de Coupe en 2006 face à Marseille

Quel est votre meilleur souvenir sous le maillot parisien?

En dehors de la signature de mon contrat, la finale de la Coupe de France au Stade de France contre l’Olympique de Marseille (victoire du PSG 2-1, le 26/04/2006). On a fêté ce titre avec nos supporters, l’ambiance était magique !

Vous avez connu 5 entraîneurs à Paris, quel était le moins bon d’entre eux ?

Guy Lacombe. Laurent Fournier est remercié alors que l’on était second au classement, et au final on termine l’année 7eme. Le changement n’a pas été bénéfique même si on a remporté la Coupe de France contre l’OM. Le onze de départ lors de cette finale était d’ailleurs identique à celui de l’époque Fournier. Cette victoire c’est donc aussi la sienne…

 

Interdit de stade ???

Interdit de stade ???

Est-ce difficile de vivre une fin de parcours comme la vôtre au Paris Saint Germain quand on est un amoureux du club ?

Je n’ai jamais manqué de respect au public, ni à mes partenaires. Je disais simplement haut et fort qu’il fallait des investisseurs pour qu’il y ait une grande équipe, ce qui est le cas aujourd’hui avec les Qataris.  je n’avais donc pas tort… Avec Colony Capital ce n’était pas possible, il nous vendait du rêve, aux supporters mais aussi à nous, les joueurs. On m’a fait passer pour le vilain petit canard et sur un match le public s’est retourné contre moi. Quand j’ai résilié au Paris Saint Germain ça m’a déchiré le cœur, je suis rentré j’avais les larmes aux yeux. J’ai mis six mois pour digérer et rejouer au foot.

Comment avez-vous été accueilli par les supporters après votre départ ?

Il y a eu un malentendu, mais après avoir pu m’expliquer dans la presse et précisé les raisons de mon départ les gens regrettaient de m’avoir sifflé. Je n’ai que de bons retours. Je n’ai jamais triché quel que soit les clubs où j’ai joué et encore moins au PSG car je réalisais un rêve de gosse en mettant cette tenue. C’était un honneur pour moi.

 

Rothen sous le maillot bleu

Rothen sous le maillot bleu

Vous comptez 15 sélections en équipe de France, avez-vous des regrets concernant votre carrière en bleu ?

Non, c’est l’aboutissement de toute une carrière. C’est fantastique de porter le maillot de son pays. J’ai pu jouer avec les champions du monde même s’il était difficile de se faire une place dans cette équipe. J’ai tout de même eu du temps de jeu Le seul regret c’est avec Raymond Domenech, quand il a été nommé en 2004. Je pense que je méritais davantage de temps de jeu.

Que pensez-vous de l’ambiance actuelle du Parc des Princes ? A votre époque la ferveur était plus un frein ou une motivation ?

J’ai vu des joueurs qui étaient blanc avant les matches, mais pour ma part l’ambiance me transcendait ! Ça me désole aujourd’hui de voir l’ambiance dans les tribunes, d’autant plus avec l’équipe qu’il y a aujourd’hui sur le terrain. Il ne faut pas oublier qu’il y a eu deux morts, mais les choses auraient pu être faites différemment. Aujourd’hui on ressent l’absence d’associations, ça m’emmerde (sic) d’entendre les joueurs parler sur le terrain alors qu’on avait à mon époque  la meilleure ambiance de France voir d’Europe…

Etes-vous tenté par une carrière d’entraîneur ?

J’ai un rêve : celui d’entraîner un jour le Paris Saint Germain ! Je passe actuellement mes diplômes. Il y aura des étapes mais pourquoi pas rêver.

 

Pas convaincu par Javier Pastore... et Laurent Blanc

Pas convaincu par Javier Pastore… et Laurent Blanc

Pensez vous que Javier Pastore peut encore incarner l’avenir du PSG   ?

Je ne suis pas sûr qu’il soit l’avenir du Paris Saint Germain. On a été agréablement surpris lors de son arrivée, puis il a été important en Ligue des champions l’an dernier mais cette saison il a peu joué. C’est un jeune joueur, avec un prix de transfert très important, mais pour moi ce n’est pas une star. Je pense qu’il aura du mal à gagner une place de titulaire et pour sa progression je pense qu’il devrait aller ailleurs.

L’équipe 2013-2014 est-elle la meilleure de l’histoire du club ?
Une des meilleures c’est certain. Mais c’est difficile de les comparer, quand j’allais au Parc gamin je voyais Safet Susic, puis il y a eu l’époque Canal avec Ginola, Raï, Weahqui nous a fait rêver. Il ne faut surtout pas les oublier.

Vous avez été finaliste de la Ligue des champions en 2004 avec Monaco. Que manque-t-il au PSG pour remporter cette compétition ?  

Le talent et la qualité sont là. Ça s’est peut-être joué au management de Laurent Blanc sur les matches contre Chelsea. Ils avaient la capacité de se qualifier pour les demi-finales. Pour gagner une finale, il leur manque sans doute aujourd’hui un peu plus de folie.

 

Un regret : le départ de Mamadou Sakho

Un regret : le départ de Mamadou Sakho

Pensez vous que l’avenir du PSG passe aussi par le centre de formation ?

Pas forcément par le centre de formation, mais il faut des joueurs qui ont l’âme de ce  club. Le départ de Mamadou Sakho m’a chagriné par exemple. Il n’était pas inférieur aux défenseurs titulaires cette année. Il y Rabiot également, il progresse et à toujours répondu présent. Il est capable de se mettre au niveau des meilleurs. Il mérite davantage de temps de jeu car il a le talent pour jouer au PSG.

Merci à Jérôme Rothen, un vrai passionné du PSG, pour sa sincérité et sa gentillesse.

Propos retranscrits par Céline Delsaux.

Pour écouter l’intégralité du podcast de l’émission avec Jérôme Rothen, c’est ici