17 mai 1991 : la der de Safet Susic avec le PSG

les adieux d'une légende

les adieux d’une légende

Ce n’est pas encore officiel, mais c’est presque une certitude : Safet Susic va vraisemblablement quitter le PSG, à 36 ans, après neuf saisons au club.

Pour son ultime match au Parc des Princes, qui sera finalement le dernier de sa carrière sous les couleurs parisiennes, « le Papet » comme on le surnomme veut terminer sur un succès, malgré une faible affluence (6.000 spectateurs).

Ce 17 mai 1991, un homme va décider de gâcher le « jubilé » de Safet Susic : un jeune gardien de but prometteur, un certain… Bernard Lama. Le portier de Brest va multiplier les parades décisives face à un Susic encore au sommet de son art. A trois occasions, le joueur yougodslave croit ouvrir le score mais Lama détourne sa frappe (19eme), puis s’interpose avec autorité et gagne son duel face à Susic (38eme et 44eme). Après la pause, Susic sert son compère Vujovic, qui centre en en retrait vers Angloma. L’international parisien voit sa frappe détournée par le défenseur brestois Milojevic, Lama pris à contre-pied est enfin battu (50eme). Susic poursuit sur ce tempo : talonnade, feinte de dribble, passes millimétrées… Mais les Bretons vont revenir au score sur une reprise de la tête de Ferrer (71è). Paris termine le championnat à domicile sur ce score nul, bien à l’image d’une saison à oublier et Susic tire sa révérence, après 344 matches et 85 buts au compteur.

le Papet face à Nancy au début de la saison

le Papet face à Nancy au début de la saison

Le meneur de jeu yougoslave espère poursuivre sa carrière à Paris, malgré l’arrivée des nouveaux dirigeants de Canal +. Après plusieurs semaines d’attente, il finira par comprendre qu’avec le PSG, c’est terminé et signera au Red Star, en seconde division.

Une fin de parcours amère pour le plus grands des joueurs du club, qui reviendra quelques semaines plus tard sur ce départ par la petite porte : « J’aurai aimé que cela se termine autrement, la presse et les dirigeants ont entretenu une illusion. Le jour même de la démission de Francis Borelli, Charles Talar m’a passé un coup de fil pour parler de mon avenir. J’avais déjà compris qu’on ne comptait plus sur moi en tant que joueur. Il m’a demandé ce que je voulais faire, si j’avais des idées, je trouvais surprenant qu’on me demande de définir mon rôle… Talar m’a proposé de venir avec lui à Belgrade pour servir d’intermédiaire auprès de l’Etoile Rouge de Belgrade, dans l’optique d’une participation au tournoi de Paris. Je suis arrivé au siège, il n’y avait personne et le déplacement était annulé. Puis un déjeuner avec Bernard Brochand et Michel Denisot a été organisé. Il a été repoussé trois ou quatre fois !

Faces aux Verts en 1990-1991

Faces aux Verts en 1990-1991

Lorsque je suis arrivé au siège de club le jour J, il n’y avait personne… Une secrétaire m’a envoyé sur les Champ Elysées, dans les bureaux de Talar. mais il n’y avait ni Brochand, ni Denisot… J’ai fini par rencontrer Michel Denisot, mais il était tellement préoccupé par le recrutement qu’il n’a pas abordé mon cas personnel. Il avait pourtant lâché à la presse que j’étais un personnage presque historique au club. Il s’est trompé. Parce que, si il existe – mais je n’en suis pas sûr – un personnage historique au PSG, c’est bien moi, non ? » Vous savez, quand j’ai rendez-vous, je l’honore. Et si j’ai un empêchement, le m’en excuse…Il n’était pas utile que la nouvelle direction me sollicite pour ensuite me mener en bateau. J’étais en fin de contrat, donc je n’appartenais plus au PSG. Mais là on m’a téléphoné, pourquoi ? Parce que j’ai donné huit ans de ma carrière ? Parce que le kop et les supporters de Paris m’aiment et que la direction ne voulait pas les choquer ? Savez vous par exemple, que Francis Borelli avait émis certaines conditions avant sa démission. Parmi celles ci, qu’on ait un comportement correct avec moi. A l’arrivée s’est produit tout le contraire ».

Balle au pied face à Montpellier

Balle au pied face à Montpellier

Susic parti, il reste alors à ouvrir le livre de souvenirs… Comme le jour de sa signature, au printemps 1982, quand Safet signa son contrat à 5 heures du matin… Et pourtant, Francis Borelli ne l’avait jamais vu jouer ! A ce moment là, il ne souriait pas, et le président parisien se demanda si il n’avait pas fait une énorme bêtise… Le 15 décembre, quand il pose enfin le pied en France, les dirigeants du PSG l’invitent dans un grand restaurant de la Capitale. Au bout d’un petite demi-heure, après avoir mangé une soupe, Susic demande à être raccompagné à son hôtel, provoquant le malaise autour de lui ! Tel est Safet Susic, star parmi les stars du PSG !