8 mai 1996, 20 ans après… J-11
20 ans déjà…
Le 8 mai 1996, le PSG remportait à Bruxelles la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe face au Rapid Vienne en finale sur le score de 1-0.
Nous avons décidé de vous présenter ce succès historique en vous faisant revivre les 40 derniers jours avant la finale…
Vingt quatrième épisode, retour sur la période noire du PSG, du mercredi 24 avril 1996 au dimanche 28 avril 1996
24 avril 1996
C’est la désolation après le triste spectacle contre Martigues (0-0). Luis Fernandez menace : « On n’est pas découragés, on est toujours dans la course au titre. A la fin du match, je n’ai pas parlé à mes joueurs. A chaud, il vaut mieux ne rien dire. Mais seuls ceux qui m’auront convaincu joueront la finale de la Coupe d’Europe le 8 mai prochain ». Michel Denisot met ses joueurs devant leurs responsabilités : « Si vous continuez comme cela, on risque de vous prendre pour des starlettes ! »
Malgré une fin de saison mouvementée, le PSG 1996-1997 se dessine : Luis Fernandez pourrait quitter son poste et devenir manager du club. Côté joueur, Dely Valdes et Djorkaeff sont annoncés sur le départ. Si Youri part, le PSG souhaite engager Zinedine Zidane. Autres noms qui circulent : Christophe Dugarry, Florian Maurice, Ibrahim Ba, Benoit Cauet, Pierre Laigle, Johan Micoud et Sylvain Wiltord. Le gardien, de but Christophe Revault (Le Havre) aurait signé un protocole d’accord pour remplacer Bernard Lama dans deux ans et Paris négocierait avec le Milan AC pour le prêt du grand espoir français Patrick Vieira.
25 avril 1996
« L’affaire Bravo-Djorkaeff » éclate : les deux joueurs, qui pourraient partir en fin de saison, étaient remplaçants face à Martigues et auraient été sanctionné pour ne pas avoir participé à une promenade lors de la mise au vert quelques heures avant la rencontre. Luis Fernandez dément : « Je n’ai pris aucune sanction ! » L’entraîneur parisien confirme aussi qu’il n’entraînera plus Paris la saison prochaine, la décision aurait été prise depuis huit jours, quelques minutes après la qualification du PSG face à La Corogne pour sa première finale européenne. Luis Fernandez pourrait devenir manager général du club et son successeur pourrait être Arsène Wenger (Nagoya) ou Carlos Bianchi (AS Roma).
26 avril 1996
Les joueurs parisiens ont appris le départ de Luis Fernandez mais refusent de commenter cette décision, à l’image de Vincent Guérin : « notre préoccupation première concerne le terrain, même si on n’est pas insensibles à ce qui se passe dans le club. » Bernard Lama confirme cet état d’esprit, en bon capitaine : « les aspects extrasportifs prennent parfois trop d’importance, car il ne faut pas oublier les deux objectifs du club : il reste quatre matches à gagner, ce qui m’intéresse en tant que joueur. Si Luis et le président ont décidé de dire, c’est qu’ils pensaient que c’était le bon moment ».
Michel Denisot ne connait pas le prochain entraîneur du club : « je n’ai pas de nom en tête, il n’y aura rien avant le 19 mai. Ce sera de toute façon un homme qui parle le français, qui a l’envergure pour un grand club. La première personne que je consulterai est Luis Fernandez, qui devrait rester au club même si sa nouvelle fonction n’est pas encore définie ».
27 avril 1996
Le PSG peut encore rêver au titre mais doit battre Lille au Parc des Princes. Fernandez aligne son équipe type (avec Dely Valdes sur le banc) et attend une réaction de ses joueurs, devant 37.672 spectateurs. Surprise : Lille, qui se bat pour rester en première division, est le premier dangereux sur une tentative de l’ancien parisien Simba, contré au dernier moment par Roche (11). Le PSG se réveille sur une tête de Ngotty puis une reprise de Roche, mais le gardien nordiste Aubry détourne du pied (21). Sur un centre de Fournier, le ballon passe devant le but vide mais aucun parisien n’est présent pour pousser le ballon (22). L’arbitre oublie un penalty pour une main de Leclercq (30), Djorkaeff frappe à côté du cadre (39) : Paris ne s’est pas rassuré au cours d’une première période très médiocre. Après la pause, le PSG sombre et seul un exploit de Lama sur une frappe de Boutoille préserve le score de parité (63). Le PSG bafouille, Loko échoue face à Aubry (76) puis Lama est une nouvelle fois décisif sur une frappe de Collot détournée en corner (85). Un résultat nul est catastrophique mais Paris va toucher le fond lorsque Collot tente un centre-tir que Lama, qui avait mal anticipé, accompagne dans ses filets (87). Dely Valdes, toujours malchanceux, rate une occasion unique d’égaliser (90) et les joueurs parisiens rejoignent les vestiaires la tête basse après avoir laissé filé un titre de champion qui leur était pourtant longtemps promis. Fernandez est catastrophé : « C’est le plus mauvais des scénarios. On a perdu le titre et on n’a pas d’excuse ». Michel Denisot est furieux contre se joueurs : « Je n’oublierai pas cela, je n’oublierai jamais ! Les joueurs me trompent, je les ai placé dans des conditions exceptionnelles. Ils sont inconscients, dans certains cas, de vivre la chance de leur vie. Il n’y aura plus que du travail et pas de bla-bla. Seuls ceux qui auront cette mentalité iront à Bruxelles ».
28 avril 1996
Après la défaite contre Lille, le PSG est désormais 3eme du championnat à deux journées de la fin, quatre points derrière Auxerre et avec un point de retard su Metz. Michel Denisot ne décolère toujours pas : « j’ai le sentiment d’être trahi, c’est minable, c’est pire qu’un manque de respect, pire qu’une faute professionnelle. C’est un comportement honteux, la dette des joueurs est immense, seule la conquête de la Coupe des coupes peut l’effacer car l’évènement est suffisamment historique et exceptionnel. Mais cela ne balaiera pas tout… » Drôle d’ambiance à 11 jours de la finale de Bruxelles… Côté transferts pour la saison prochaine, Daniel Bravo serait en contact avec Parme et Valladolid. Son départ est plus que dans l’air… Pour les renforts, les négociations seraient très avancées avec le Havrais Ibrahim Ba et une proposition de prêt pour Patrick Vieira a été officiellement soumis au Milan AC.