PSG-Toulouse : 1986, quand le match se termine en bagarre…
Dimanche soir, le PSG affronte Toulouse au Parc des Princes, un choc qui avait dégénéré il y a un peu plus de 30 ans…
8 novembre 1986, Parc des Princes. Le PSG, champion de France en titre, vient de rater l’occasion de recoller au peloton de tête en s’inclinant face à Toulouse (2-3) à l’issue d’un match à rebondissements.
Malgré un doublé signé Vahid Halilhodzic et un onze du PSG ambitieux (8 internationaux sur la pelouse), Paris s’incline face à un rival pour l’Europe.
Les joueurs sont énervés au coup de sifflet final et le ton monte entre le Parisien Jules Bocandé et l’Argentin champion du monde du TFC, Alberto Tarantini. Ces deux là ne se sont pas quittés sur la pelouse et les mots doux fusent, comme l’explique Bocandé : « On s’expliquait et Tarantini m’a traité de « sale nègre ». C’est alors que j’ai été agressé et que j’ai reçu un grand coup de poing dans la bouche. »
La vidéo du Parc a filmé la scène… L’auteur de ce coup de poing a pour nom Philippe Bergeroo, gardien de but du TFC… et accessoirement futur entraîneur du PSG !
Bocandé, la bouche en sang, ne décolère pas : « Je ne l’ai pas vu venir… Si on avait pu s’expliquer, l’un en face de l’autre, il n’aurait pas fait ça, car il sait très bien que je suis plus fort que lui. Ce n’est pas à Tarantini que j’en veux, mais uniquement à Bergeroo. Je porte plainte contre lui devant la justice, ce qu’il a fait est anormal et lâche ! »
Philippe Bergeroo donne alors sa version des faits : « Bocandé a mis un doigt dans l’oeil de Tarantini. Je suis venu le défendre, c’est tout. En football, il faut savoir perdre… Je me suis donc défendu, en 13 ans de carrière je n’ai jamais pris un seul avertissement. Que Bocandé porte plainte, on verra bien… »
Tarantini de son côté refuse de dire si il a insulté Bocandé, un silence lourd de sens, mais déclare : « A la fin du match, Bocandé m’a dit que j’avais plutôt intérêt à fermer ma gueule, que je parlais trop sur un terrain et qu’un jour ou l’autre on se retrouverait, puis il m’a mis un coup dans l’oeil. Francis Borelli a tout vu, même qu’il a dit que j’avais raison. Pendant tout le match, je me suis fait agresser, ainsi Halilhodzic n’a pas arrêté de vouloir me donner des coups de pieds ».
Le Président Borelli cachait mal sa colère et fit le premier à séparer les deux hommes en ceinturant Bocandé, qui voulait se faire vengeance : « Ce que vient de faire Bergeroo est impardonnable, il doit être suspendu à vie !
Comment en est on arrivé là ? Le quotidien « L’Equipe » rapporte la nervosité de Bergeroo, conspué par les supporters parisiens tout au long du match. Une personne sur la pelouse derrière les buts l’aurait même insulté sur un but parisien !
La tension entre les supporters des deux camps est alors à son paroxysme après la création quelques mois plus tôt du MAP, le ‘Mouvement Anti Parisien » par des « fans » toulousains. Le supporter du PSG est notre pire ennemi… Ainsi commence le texte annonçant la création de ce groupuscule.
La Ligue de Football se saisit du dossier… mais botte en touche : la Commission n’est pas en mesure de juger les incidents entre les joueurs, car aucun délégué de la LNF n’était présent pendant la bagarre et rien n’a été mentionné sur le rapport !!!
Le quotidien « L’Equipe » titrera alors : « Bergeroo pas vu, pas pris ! » L’affaire n’ira finalement pas plus loin, la plainte de Bocandé non plus qui quittera le PSG un an plus tard.
Pour Philippe Bergeroo, le PSG ne lui en tiendra pas rigueur : il deviendra finalement entraîneur du club parisien en 1998, douze ans plus tard…
Un de mes premiers matchs au parc des Princes, merci pour ces précisions qui avaient échappées à mon oeil d’enfant. Je me souviens bien du but de Passi sur coup franc. Il rate un premier coup franc mais l’arbitre le fait retirer et il marque une sorte de feuille morte imparable au second essai.