le programme du jour : 18 mars 1993, le PSG-Real Madrid !

le légendaire PSG-Real...

le légendaire PSG-Real…

Le PSG est passé tout près de l’exploit au match aller à Santiago Bernabeu. A Madrid, dans les dernières minutes de jeu, Patrick Colleter perd son duel face au gardien espagnol, Paco Buyo. Sur la contre-attaque, Alain Roche détourne de la main un ballon qui filait dans le but. Le verdict est terrible : expulsion du défenseur et penalty transformé en deux temps par Michel (89eme). 1-3, l’addition est lourde pour des Parisiens qui ont pourtant fait jeu égal avec le Real. Artur Jorge déclare avant la rencontre : « Face au Real, le PSG va jouer le match le plus important dans l’histoire du club ». Surprise : c’est l’attaquant Amara Simba qui remplace numériquement Laurent Fournier, suspendu. L’entraîneur portugais aligne un trio inédit d’attaquants composé de Simba, Weah et Ginola. Plus de 100.000 personnes auraient pu remplir le stade si la capacité du Parc des Princes l’avait permis. Le décor est planté. Dès le coup d’envoi, Paris exerce un pressing effréné pour ouvrir le score. Artur Jorge, dans son scénario d’avant match idéal, a réclamé un but avant la pause. Il va être entendu lorsque sur un corner de Valdo, George Weah catapulte de la tête le ballon au fond des filets (1-0, 35eme).

le premier but pour George Weah...

le premier but pour George Weah…

Avant la pause, Bernard Lama, en s’interposant sur une frappe de Michel, rappelle aux siens qu’un relâchement pourrait mettre un terme aux espoirs de qualification (38eme). Au retour des vestiaires, Paris poursuit sur ce rythme. Le Real, privé de ballons, défend son avance et un grand Buyo sauve son équipe sur deux tentatives signées Weah (53eme) et Ginola (59eme). Amara Simba, à l’entrée du dernier quart d’heure, cède sa place à Daniel Bravo, qui sur son premier ballon reprend de la tête un centre de Valdo. Sur la transversale ! (75eme). Sept minutes plus tard, le Parc chavire enfin. Valdo trouve Weah, l’attaquant libérien passe à Bravo d’une aile de pigeon. Ce dernier, dos au but, remet intelligemment de la tête vers Ginola qui reprend en demi-volée. Buyo est battu est Paris est alors aux anges. Un but de rêve, Paris tient enfin sa qualification. Ce PSG-Real vient de basculer dans un scénario proche de la fiction.

Le magicien Valdo

Le magicien Valdo

Une minute avant la fin du temps réglementaire, l’infatigable David Ginola remonte tout le terrain. Après un relais avec Weah, le ballon parvient dans les pieds de Valdo. Dans la surface, le petit brésilien élimine – le mot est faible ! – son compatriote Ricardo Rocha d’une feinte de frappe et glisse à son tour le ballon au fond des filets (88eme). Monsieur Puhl, l’arbitre de la rencontre, laisse s’écouler d’interminables minutes d’arrêt de jeu. Dans un sursaut d’orgueil, le buteur chilien du Real, Ivan Zamorano, surgit sur une remise de la tête de Michel et remet les deux équipes à égalité sur l’ensemble des deux rencontres (94eme).

 la délivrance contre le Real Madrid

la délivrance contre le Real Madrid

Le Parc est refroidi, mais tout va beaucoup trop vite pour qu’il réalise pleinement ce qui est en train de se passer. La suite du match va plonger le Parc, tout Paris, voir la France, dans un état second. L’arbitre hongrois accorde un dernier coup-franc au PSG. On joue la 96e minute… Valdo s’élance, Antoine Kombouaré s’élève très haut dans la nuit parisienne et marque de la tête le quatrième but des siens (4-1, 96eme). Cette fois, c’est bien fini, le Real Madrid ne reviendra plus. Paris est qualifié, mais plus important, vient de séduire tous les passionnés du football en France. A l’issue du match, Artur Jorge semble toujours imperturbable et déclare sobrement : « Nous étions plus forts que le Real et notre qualification est logique. Du point de vue de l’émotion, c’est le match le plus intense cette saison mais sur le plan du jeu, nous n’avons pas toujours été très bons ». Michel Denisot est moins pudique : « C’est inouï. A l’époque, Saint-Etienne nous a fait rêver avec de tels moments » et Pierre Lescure renchérit : « C’est un film inoubliable. Je suis fier de cet équipe ». Kombouaré, une nouvelle fois sauveur de Paris revient sur son incroyable but et déclare : « Dieu est Calédonien ! »

le résumé avec les temps forts et les commentaires des anciens protagonistes :