Bocandé Jules

Jules Bocandé

Jules Bocandé

Le 7 mai 2012, à l’âge de 53 ans, Jules Bocandé nous a quittés. Roi des buteurs à Metz, l’idole du Sénégal n’avait pas connu le même succès lors de son court passage au PSG. Né à Ziguinchor au Sénégal, Jules Bocandé est rapidement surclassé et remporte une première Coupe nationale en 1979, avec le Casa Sport. La saison suivante, il perd son sang-froid lors de la finale de la Coupe et fait un croche-pied à l’arbitre. Le verdict est sans appel : il est suspendu à vie et il doit partir vers la Belgique et Tournai, en division 3. Il joue alors au poste de milieu de terrain offensif, mais son entraîneur le positionne au poste d’avant-centre. Un tel phénomène finit par attirer les recruteurs, Seraing récupère en 1982 cet excellent buteur. Deux années plus tard, le FC Metz l’engage pour une poignée de francs, profitant de la faillite du club belge. Un retour aux sources pour ce bon vivant, qui se souvient alors d’un arrière grand-père résidant à Nantes. Et la bonne affaire pour le club lorrain : en inscrivant 33 buts en 61 matches, Bocandé explose et remporte le titre de meilleur buteur de D1 en 1986, avec 23 buts. Les grands clubs français se l’arrachent, son manager paraphe un contrat avec Bordeaux, mais c’est finalement au PSG qu’il signe. La vie parisienne et sa légende de fêtard invétéré sont-elles à l’origine de son échec parisien ? En 40 matches officiels, il n’inscrit que six petits buts et entre en conflit ouvert avec son entraîneur, Gérard Houllier. En novembre 1987, son départ devient inéluctable, il rejoint Nice et se rappellera au bon souvenir des Parisiens en participant à l’écrasante victoire des Aiglons au Parc des Princes (0-4, le 30/04/1988). En 1991, Bocandé quitte Nice et rejoint Lens puis repart en Belgique à Alost (1992-93) avant de mettre un terme à sa carrière. De retour au Sénégal, Bocandé est nommé sélectionneur (1994), jette l’éponge, part en Gambie puis revient dans le staff technique au poste de conseiller, devenant un acteur incontournable du football sénégalais. Installé dans sa région natale – la Casamance – et reconverti dans les affaires, il gère une boutique de sport, une discothèque et un atelier de flocage de vêtement, tout en occupant le poste d’adjoint à la mairie de Zinguinchor. Tout bascule au début de l’année 2012 : victime d’un accident vasculo-cérébral, Jules Bocandé conserve quelques séquelles et se déplace alors avec difficulté. Après plusieurs mois d’attente, un retour en France est alors organisé pour des soins plus adaptés, du coté de Metz où personne ne l’a oublié. Alors que sa jambe le fait horriblement souffrir, l’opération devient alors inévitable. Eternel optimiste, Bocandé a prévu par la suite de compléter sa formation d’entraîneur en Moselle avant de rentrer au Sénégal ! Le 3 mai, il subit une première intervention, mais des complications apparaissent. Deux jours plus tard, nouvelle opération sous assistance respiratoire. Son état ne cesse alors de se dégrader, jusqu’à son décès. Ses funérailles, chez lui à Ziguinchor, se sont transformées en deuil national en présence du Président de la République du Sénégal, Macky Sall. Un hommage émouvant mais tardif pour l’un des plus grands joueurs dans l’histoire du pays, dont le jubilé à titre posthume pourrait être organisé en 2013. Son fils Daniel,ancien international espoirs au Sénégal, n’a pas connu le même succès en France, à Metz, Thionville ou Blénod.