Alves Joao

 

Joao Alves

Joao Alves

S’il avait su, il ne serait pas venu ! Impossible de trouver une saison plus noire que l’opus 1979-80 de Joao Alves avec le PSG. Sa performance exceptionnelle au tournoi de Paris avait séduit le président Borelli, l’arrivée du petit meneur de jeu portugais compensant le départ de Carlos Bianchi. Alves, pourtant en contacts avancés avec les Girondins de Bordeaux, accepte ce nouveau défi. Une douce revanche pour ce jeune surdoué, finaliste du tournoi Juniors UEFA face à l’Angleterre (0-3). Trop petit, il est rejeté par Benfica à ses débuts, puis prêté à Varzim. Transféré à Montijo, il explose à Boavista et devient international. En 1974,  Alves signe à Salamanque en Espagne, ou il obtient le titre de meilleur joueur de la Liga en 1978. Revenu à Benfica, il s’impose enfin, avec ses célèbres gants noirs, qu’il porte pour honorer son grand-père, Carlos Alves. Défenseur international dans les années 1920, Carlos Alves fut le premier à porter ses gants et ne se lassait jamais de raconter son fabuleux destin : une vieille femme de Coimbra lui avait donné ses précieux gants quelques jours avant d’affronter l’Espagne, et – miracle – le Portugal, qui n’avait jamais battu son cousin ibérique, remportait la victoire ! Carlos Alves les portera jusqu’à la fin de sa carrière. Devenu entraîneur, il conseillera le jeune Joao, qui lui voue alors une admiration sans borne. Le 3 août 1979, le Parc des Princes va découvrir son artiste, exceptionnel lors de la rencontre face à l’OM (2-1). Huit jours plus tard, c’est la catastrophe. Victime d’un tacle appuyé du Sochalien Bernard Genghini, le joueur portugais s’effondre. Le bilan est terrible : fracture de la base du péroné avec rupture des ligaments de la cheville et une absenceestimée à cinq mois. Comme Alves n’est pas assuré, le PSG devra prendre en charge la totalité du salaire de la star portugaise, terriblement désolée par cette maladresse. Le joueur portugais reviendra sur les pelouses trois mois plus tard, sans avoir retrouvé la totalité de ses moyens. Refusant le contact, il n’est que l’ombre de lui-même. Le pays lui manque et son parcours parisien s’achève dans l’indifférence. Au Benfica, il retrouve la joie de jouer et l’équipe nationale, avec laquelle il comptabilise 36 sélections. Un doublé Championnat – Coupe en 1981 enrichit son palmarès, vierge de titre. En 1983, il met un terme à sa carrière avant d’épouser la profession d’entraîneur un an plus tard, avec plus ou moins de succès.  Boavista, Estrela Amadora, Guimaraes, Belenenses, Campomaiorense, Farense ou l’Academia Coimbra : tous les clubs portugais, à l’exception des plus grands, se sont offert ses services. Le bilan est décevant : une seule Coupe nationale (1989-90, avec Amadora). A son actif, Alves a découvert un jeune talent portugais, recruté à Salamanque (D2 espagnole) lors de sa première expérience à l’étranger : un certain Pedro Miguel Pauleta… Depuis sa dernière apparition sur un banc de touche à Leixoes (D2 portugaise, saison 2003-04), l’homme aux gants noirs a dirigé l’école de football ”Luvas Pretas” à Santiago (2004-2007) et entraîné les jeunes de Benfica (-19 ans) depuis 2007, tout en poursuivant sa collaboration avec le quotidien sportif “Record” au Portugal. En 2009, Alves rejoint la Suisse et le Servette Genève, qu’il fait monter en première division. Evincé de son poste en novembre 2011, il est de retour à Genève six mois plus tard avant d’être limogé à nouveau le 4 septembre 2012, après un début de saison catastrophique. Depuis cet échec, il est de retour au Portugal et espère à nouveau entraîner, à l’âge e 61 ans.