Ilija Pantelic nous a quittés
Une bien triste nouvelle pour les supporters du PSG : à l’âge de 73 ans, le premier grand gardien de but du club, Ilija Pantelic, nous a quittés. Retour sur la glorieuse carrière d’un joueur à fort tempérament, surnommé « Panto King Kong » pour sa stature imposante et célèbre en Yougoslavie pour avoir marqué plusieurs buts sur penaltys, bien avant son célèbre homonyme passé par Bordeaux, Dragran Pantelic….
Moins connu que Joël Bats, Bernard Lama ou Grégory Coupet, Ilija Pantelic n’avait rien à envier à ses glorieux successeurs dans les but parisiens.
A 14 ans, il quitte la ville de Novi-Sad et sa jeunesse dorée pour rejoindre Vojvodina. Son père, notable de la ville dont il est le maire, aurait préféré le voir pratiquer le basket-ball ou le volleyball, deux sports où il excelle, mais c’est sur un terrain de football qu’il va se révéler. A 17 ans, il devient professionnel, après des débuts au Bak, à Bela Crkva (1958-1960) puis au Radnicki Sombor (1960-1961). En 1959, il est déjà international Espoirs puis rejoint, à seulement 19 ans la grande équipe de Yougoslavie, avant de remporter le Championnat de Yougoslavie en 1966.
Ce professeur d’éducation physique débute au poste de gardien de but après avoir joué arrière droit jusqu’en catégorie minime. Expulsé à de nombreuses reprises, après des « coups de gueule » qui le suivront tout au long de sa carrière, son entraîneur décide de le placer dans les buts pour le responsabiliser et le calmer. Un choix judicieux pour cet athlète accompli, surnommé “King Kong” par ses partenaires. Il joue 368 matches avec Vojvodina, et malgré son poste de gardien de but, inscrit onze buts ! Il marque un triplé – trois penalties – lors d’un match de Championnat face à Tresnjevka puis, le 16 novembre 1966, il transforme un penalty face à l’Atletico Madrid (3-2), une première pour un gardien de but dans la prestigieuse Coupe d’Europe des Clubs Champions.
Ilija Pantelic se révèle lors du Championnat d’Europe des Nations qu’il dispute avec la Yougoslavie à Rome. Finaliste de l’épreuve face au favori, l’Italie, il se montre intraitable lors de la finale (1-1, le 08/06/1968) avant de perdre le match d’appui (0-2) deux jours plus tard. En 1969, l’international yougoslave (18 sélections) signe à Marseille, mais le grand nombre de joueurs étrangers présent à l’OM l’oblige à s’exiler au Paris-Neuilly, club parisien créé par le président marseillais, Marcel Leclerc.
Devant des centaines de spectateurs dans l’anonymat de la D2, Pantelic découvre un nouvel univers, bien loin de la folie du Championnat yougoslave. Il revient à Marseille en 1970, mais ne joue que deux matches sous le maillot phocéen. Il quitte l’OM pour Bastia, participe à la finale de la Coupe de France avec les Corses face à Marseille (1-2, le 04/06/1972) et ne garde que de bons souvenirs de son passage sur l’Ile de Beauté. En 1974, à 32 ans, il rejoint le PSG et devient un des piliers de l’équipe entraînée par Justo Fontaine. C’est l’heure de la consécration pour ce joueur exemplaire, admiré par les jeunes du centre de formation. Il prend sous son aile le jeune Michel Bensoussan et à la fin de la saison 1976-1977, alors qu’il est toujours titulaire, il cède sa place à son poulain, puis dirige l’équipe première du PSG, en duo avec Pierre Alonzo après la démission de Velibor Vasovic.
Quelques mois plus tard, Pantelic repart alors en Yougoslavie pour entraîner le club qui l’a formé, Vojvodina. Adjoint du sélectionneur Milanic pour la préparation de l’équipe de Yougoslavie avant la Coupe du monde en 1982, il sera présent avec Vojvodina pour une rencontre amicale face au PSG à Poissy (2-0, pour Paris, le 28/01/1989).
Il avait aussi dirigé l’école des jeunes footballeurs et occupé le poste de directeur sportif à Novi Sad. Pantelic restera une légende du football en Serbie : au début de la saison 2010-2011, le stade du Sloboda Novi Kozarci (D3 serbe) était devenu officiellement le stade Ilija Pantelic, puis en avril 2013, il avait été honoré par la Fédération Serbe de football pour sa carrière exemplaire.
Acceptez, cher Michel Kollar, une petite précision: NOVI SAD qui, d’après mes souvenirs de langue serbe/russe devrait signifier NOUVEAU JARDIN, dans la mesure où de mes heures de géographie je me rappelle d’une population qui tourne autour de 200 mille habitants, NOVI SAD, donc, n’était sûrement pas un village lorsque PANTA KING KONG est né.
Quant au reste, LONGUE VIE, A VOUS, PRÉCIEUSE MÉMOIRE VIVANTE de cette aventure démarrée dans les années ’70, dans l’anonymat, l’insouciance , l’incrédulité.