3 juillet 1982, il y a 42 ans : Osvaldo Ardiles, un champion du monde au PSG
Le 3 juillet 1982, il y a 41 ans aujourd’hui, le PSG réussissait son premier grand coup médiatique en engageant la star argentine Osvaldo Ardiles. Retour sur un transfert où le président parisien Francis Borelli avait usé de tout son charme pour attirer le milieu de te terrain de Tottenham.
Osvaldo Ardiles est alors au sommet de son art : champion du monde 1978 avec l’Argentine (63 sélections), il est un titulaire indiscutable en sélection lors du Mundial 1982 en Espagne.
C’est à Barcelone, lieu de résidence de la sélection des « Gauchos » que tout va se jouer ce 3 juillet 1982. Le PSG, qui va jouer pour la première la Coupe d’Europe, rêve d’une star pour la saison 1982-1983. Ardiles, pour sa part, a décidé de quitter Londres et Tottenham, suite à la guerre déclarée par le Royaume-Uni pour récupérer les Iles Malouines, envahies par les Argentins depuis le 2 avril 1982. Le cousin d’Ardiles, José, a été tué lors de ce conflit où un peu moins de 1000 personnes perdront la vie . Chouchou de Tottenham, Ardiles vient de remporter sa seconde Coupe d’Angleterre avec les Spurs. Mais sa décision est irrévocable. Après un contact avec l’Italie et Vérone, c’est finalement le PSG qui semble tenir la corde pour engager le milieu de terrain argentin.
Le 2 juillet, alors que l’Argentine est éliminé de la compétition après sa défaite contre le Brésil (1-3), Francis Borelli se déplace à Barcelone pour obtenir la signature du précieux contrat. Une première rencontre dans la soirée laisse le président parisien dubitatif : Ardiles semble déçu par les propositions parisiennes. Un repas est organisé à l’hôtel, avant de nouvelles tractations autour d’un verre dans le bar, jusqu’à 2 heures du matin. Rien n’est fait comme le précise alors Francis Borelli avant d’aller se coucher : « Cela n’a pas beaucoup avancé. C’est difficile, les joueurs croient que venant de Paris, nos ressources sont illimitées ».
Au matin du 3 juillet, reprise des négociations avec le trésorier de Tottenham comme interlocuteur. Les Anglais ont une nouvelle exigence, ils souhaitent faire payer à Paris une assurance pour un milliard et demi de francs ! Une somme conséquente pour un joueur qui va fêter ses 30 ans.
Tout semble bloqué, Ardiles déclare même à un journaliste italien qu’il n’a pas abandonné l’idée de rejoindre le Calcio ! A midi, Francis Borelli semble pessimiste : « C’est trop cher. Je n’ai pas le droit de me tromper, et j’ai d’autres contacts : le Brésilien Dirceu, l’Espagnol Solsona ou le Danois Simonsen.On m’a réveillé ce matin à 10 heures pour me proposer un joueur au moins aussi bon que l’Argentin, et plus facile à avoir. Je ne vous dirai pas son nom ».
Le début d’un poker menteur, comme le faisait si bien le président parisien… Ce joueur existe-t-il vraiment ? L’effet a fait son chemin jusqu’aux dirigeants de Tottenham, et les discussions reprennent alors vers 14h30. A 16h10, première pause. Tottenham a baissé ses prix, les imprésarios ont été mis sur la touche. La clause de l’assurance est abandonnée, le club anglais doit vendre à tout prix sa star…
16h30, nouveau point fait par le président Borelli en personne : « Sur les 18 chapitres du contrat, il en reste deux ou trois à signer, mais c’est pas facile avec Tottenham. J’en ai marre ! »
Un quart d’heure plus tard, Francis Borelli est de retour : « Trois minutes encore ! Un détail. Ou je l’achève, ou il m’achève ! »
A 17 heures, Ardiles sort à son tour en souriant et dit « Allez la France ! » 30 minutes plus tard, le contrat est rédigé et à 17h58 très précisément, Ardiles paraphe la dernière page d’un classique « lu et approuvé ».