Videoton : l’incroyable périple du PSG en 1984…
Cet après-midi à 17 heures, le PSG poursuit sa préparation et affronte le club hongrois de Videoton. Le site officiel du PSG précise que les Parisiens ont déjà affronté les Hongrois en 1984, le quotidien Le Parisien se veut plus précis en relatant l’incroyable périple des Parisiens en Hongrie… Seuls les plus anciens et les férus de l’histoire du PSG connaissent Videoton…
Une histoire incroyable et inédite depuis 44 ans au PSG : un match rejoué à cause du brouillard, un joueur qui se blesse gravement et ne retrouvera jamais la totalité de ses moyens, une rencontre qui se joue à 13 heures, un cas unique pour les Parisiens.
Que s’est-il passé en Hongrie en ce début de mois de novembre 1984 ? Voici l’incroyable périple du PSG à Szekesfehervar…
Le Brésil a connu son trou noir face à l’Allemagne, le PSG – toutes proportions gardées – a vécu l’une de ses pires soirées au Parc des Princes le 24 octobre 1984, face à Videoton.
Paris est largement favori face aux modestes et inconnus Hongrois, qui vont donner une leçon de football et d’efficacité au PSG, en menant… 4-0 après 70 minutes de jeu !
Le premier but arrive après seulement deux minutes de jeu, sur une erreur de Safet Susic. Dans l’axe de son propre but, alors qu’aucun défenseur n’est placé derrière lui, le génial Yougoslave décide de dribbler l’attaquant de Videoton Szabo. Le Hongrois s’empare de la balle et ouvre le score dans un silence de cathédrale (2eme). Le PSG ne se remettra pas de cet incroyable bévue, Szabo de la tête (27eme), puis un doublé de Csongrandi (53eme et 71eme) portent la score à 4-0, avant le réveil de Rocheteau qui marque à deux reprises (75eme et 82eme) et sauve un peu l’honneur du PSG.
Après cette déroute, plus rien ne sera pareil pour Paris : l’entraîneur Georges Peyroche met sur la touche ses trois grognards (Baratelli, 281 matches au PSG, Bathenay, 273 matches et Janvion légende du footnall stéphanois), jugés coupables après le match de Videoton.
15 jours plus tard pour le match retour en Hongrie, les Parisiens relookés (Moutier titulaire dans les buts, les jeunes Havet et Tinmar appelés dans le groupe) veulent espérer un exploit en Hongrie. Mais le sort semble s’être acharné sur Georges Peyroche : Toko et surtout Rocheteau, nouveau capitaine et dans une forme resplendissante, se sont blessés.
C’est donc avec une équipe amoindrie et un duo d’attaquants composé de Njo-Lea et Niderbacher que Paris se déplace à Szekesfehervar, la ville du club de Videoton. Clin d’oeil du destin, la délégation parisienne a été accueillie la veille du match à l’aéroport de Budapest par un épais brouillard ! Devant 25.000 spectateurs et avec Luis Fernandez qui porte le brassard de capitaine, le PSG réussit un début de match encourageant puis s’écroule : tête victorieuse de Burca (35eme) puis faute de Jeannol et penalty transformé par Szabo (37eme). La messe semble dite quand à 17h45 précise, un épais brouillard s’abat sur le stade de Szekesfehervar. Quatre minutes plus tard, la visibilité est quasi nulle et l’arbitre allemand Mr Schmidhuber décide alors d’arrêter la rencontre, alors qu’on jouait depuis 67 minutes de jeu. Le match ne pourra pas reprendre, les compteurs seront donc remis à zéro et un miracle vient de sauver – pour l’instant – le PSG.
Point de miracle pour le pauvre Alain Couriol : quatre minutes avant l’interruption de la rencontre, il est sorti du terrain sur une civière. L’international français, passé par Monaco, garde un amer souvenir de ce déplacement en Hongrie : « Je me suis blessé au genou et j’ai du attendre deux longues années pour retrouver la compétition. Mais ce n’était plus pareil : j’avais une appréhension lors des contacts. Je n’ai jamais retrouvé la totalité de mes moyens ». Cruel destin que celui de Couriol, blessé lors d’un match qui n’aura jamais existé officiellement…
Luis Fernandez déclare après l’interruption du match : « on ne voyait plus rien du tout quand l’arbitre a renvoyé tout le monde aux vestiaires. Je me suis dit secrètement que le Bon Dieu était vraiment avec nous ! » Le PSG a pourtant payé au prix cher ce déplacement en Hongrie : Couriol est out pour un long moment, Janvion, N’jo-Léa et Niederbacher se sont aussi blessés lors de la rencontre ! Georges Peyroche se veut inflexible : « impossible de jouer demain avec tous ses blessés. Comment voulez vous que je forme une équipe ? » Le délégué décide alors… de ne rien décider et les joueurs rentrent à l’hôtel. Peyroche espère toujours que le match sera reporté à une date ultérieure, et contacte Dominique Rocheteau pour savoir si il serait apte à jouer.
La décision tombe à 23h30, alors que certains joueurs se sont déjà endormis : le match se rejouera le lendemain, à 13 heures ! Francis Borelli s’offusque de cette décision : « Je ne voulais prendre aucun risque à l’égard de mes joueurs, rejouer à peine 18 heures plus tard, c’est augmenter les risques de blessure ». Après une courte nuit, les joueurs du PSG débutent la journée… par une série d’étirements dans les couloirs du premier étage de l’hôtel ! Il est 9h15 et les clients présents n’en croient pas leurs yeux… Après avoir englouti un petit-déjeuner consistant préparé par Georges Romano, le cuisinier du club, direction le stade. Tinmar a remplacé Janvion, Cardinet a pris la place de Couriol et c’es Bathenay, ancien capitaine et libero du club, qui occupe le poste… d’ailier gauche ! Sous le soleil, le PSG se procure de nombreuses occasions de but en première période, mais ne marque pas, faute de buteur sur la pelouse… En seconde période, Majer met fion aux espoirs parisiens (54eme) et le PSG s’incline sur le score de 1-0. Mieux que le score du match de la veille, mais insuffisant. Peyroche explique ce nouvel échec : « nos attaquants étaient restés à Paris, avec Toko et Rocheteau, ce n’était plus le même match… La logique est tout de même respectée, Videoton méritait de l’emporter sur les deux matches, certainement pas nous ».
Paris va rentrer en France avec sa cohorte de blessés et de joueurs désabusés, pour une saison décevante et le licenciement à venir de son entraîneur Georges Peyroche. Ainsi s’achève l’incroyable périple du PSG en Hongrie. Videoton réussira un parcours incroyable en Coupe UEFA, en éliminant le Partizan Belgrade (5-0 en Hongrie !), Manchester United et Sarajevo pour échouer seulement en finale face au grand Real Madrid (défaite 0-3 à Madrid, victoire 1-0 en Hongrie). Un parcours qui rendra, après coup, moins amer l’élimination parisienne…
Juste par précision, il me semble que la finale a vu chaque équipe s’imposer chez son adversaire. Ce qui ne change rien au résultat. Et que le but de Majer a probablement mis fin (plutôt qu’un mot inélégant dû à une faute de frappe) au triste parcours du PSG cette saison-là.