Souvenirs de « classico », acte 2
On poursuit notre retour sur le « classico » PSG-OM, revu par les anciens joueurs parisiens*. Pleins feus sur les chocs de la fin des années 1980, lors de la présidence à Marseille du sulfureux Bernard Tapie, avec Philippe Jeannol, Amara Simba, Christian Perez, Daniel Bravo et Daniel Xuereb.
Philippe Jeannol, défenseur de 1984 à 1991 :
« A Marseille en championnat (le 08/11/1986), je prends place dans les buts pour la seconde période après la blessure de Joël Bats. A cette époque, il n’y avait pas de gardien remplaçant sur le banc. J’avais déjà joué à ce poste à Brest avec Nancy pendant plus d’une heure, pour remplacer Jean-Michel Moutier et j’aimais bien être dans les buts à l’entraînement. Au stade Vélodrome, c’était très dur : William Ayache occupait mon poste en défense centrale et jouait le hors-jeu, et je me retrouvais souvent seul face aux attaquants. J’ai encaissé deux buts, mais j’ai failli sortir la frappe victorieuse de Papin… On avait pris deux buts avant la pause, donc j’ai fait aussi bien que Joël Bats et j’aurai donc pu postuler en équipe de France ! (rires). On m’en parle tous les ans avant le clasico, on perd finalement 4-0 et je peux vous l’assurer : gardien de but, c’est vraiment un poste à part ! »
Amara Simba, attaquant de 1986 à 1993 :
« J’ai joué mon premier match comme titulaire au Parc des Princes face à Marseille (1-1, le 08/11/1987). C’était un dimanche, le stade était plein, et l’OM alignait ses stars : Papin, Bell, Förster. On n’avait pas marqué de but depuis plusieurs matches et j’ai eu la chance d’ouvrir mon compteur, sur une frappe du pied gauche après un service de Pierre Reynaud. C’est un souvenir inoubliable. La victoire à Marseille (2-1, le 21/05/1988) en fin de championnat reste le moment fort de cette saison. Safet Susic et Gaby Calderon avaient inscrit les deux buts de la victoire au Vélodrome et c’était chaud sur la pelouse ! Michel Bibard avait mis le feu aux poudres en début de rencontre, lorsqu’il avait imité le sifflet de l’arbitre alors que Papin partait seul vers le but. JPP avait jonglé avec la balle avant de la donner au gardien de but, cela avait failli terminer en bagarre générale ! Avec lui, impossible de détecter la supercherie : il imitait le bruit du sifflet à la perfection ».
Christian Perez, attaquant de 1988 à 1992 :
« Le 21 avril 1990, on s’impose face à Marseille (2-1) au Parc des Princes. Les matches contre Marseille, c’était viril ! L’OM avait une belle équipe cette saison là, mais ce n’était pas des poètes : tous les joueurs étaient agressifs, c’était physique mais cela restait correct car on se côtoyait sous le maillot de l’équipe de France. Il y avait beaucoup de tension sur la pelouse mais jamais d’animosité ».
Daniel Bravo, attaquant puis milieu de terrain de 1989 à 1996 :
« L’OM nous a dominé au Parc des Princes à deux reprises, en championnat (1-0, le 10/02/1991) et en Coupe (2-0, le 28/04/1991). La période Tapie, c’était particulier… On ne partait pas sur un pied d’égalité (sourire). Il faut reconnaître qu’ils étaient meilleurs que nous avec un exceptionnel Chris Waddle ».
Daniel Xuereb, attaquant de 1986 à 1989 :
« Quel souvenir cruel que ce match décisif à Marseille… (défaite du PSG 0-1, le 05/05/1989). Amara Simba, qui m’avait remplacé, à la balle du titre mais il perd son duel face au portier de l’OM et c’est finalement Franck Sauzee qui marque pour Marseille, sur une frappe contrée. On ne méritait pas cela, et si nous étions allé au bout après avoir frôlé la relégation, cela aurait été une bien belle histoire ».
*Extraits du livre « Témoignagnes, 40 stars pour 40 ans de passion » (2010, édition Higo et Cie) coécrit avec Bruno Salomon