le programme du jour : 30 août 1985, Nice-PSG

le programme du match à Nice

le programme du match à Nice

C’est un PSG leader du championnat qui se déplace à Nice pour jouer ce match de la 9eme journée de championnat. Un leader sous tension…

Trois jours avant la rencontre, une nouvelle expédition des « hooligans » du PSG (après Laval et Auxerre, et avant Metz et Le Havre) provoque des dégâts très importants au stade du Ray. Le bilan est impressionnant : 1 million de francs (26.000 euros).  L’entraîneur parisien Gérard Houllier a du mal à cacher son émotion et réagit au nom du club : « Les joueurs sont traumatisés et perturbés par ces actes commis au nom du club. »

Pilorget en duel avec le Niçois Marguerite

Pilorget en duel avec le Niçois Marguerite

 

 

 

A Nice, les joueurs parisiens, très contrariés par les incidents, vont disputer leur plus mauvais match depuis le début du championnat, face à des Niçois handicapés par des blessures. Une tête plongeante de Mège inquiète Bats (22eme) et répond à une tête dangereuse de Jeannol sur corner de Susic (10eme). Avant la pause, Vermeulen marque un but refusé par l’arbitre pour un hors-jeu de position de Fernandez,  qui ne faisait pourtant pas action de jeu (38eme). En seconde période,  le Niçois Françoise est tout près d’ouvrir le score (47eme) et Paris subit jusqu’au coup de sifflet final. Le 0-0 sanctionne une rencontre de faible qualité et Houllier revient sur les évènements extra-sportifs avant la rencontre : « Les joueurs ont suivi tous les évènements à la télévision, ils ne savent plus quelle conduite adopter. »

la signature des "hooligans" sur les murs niçois

la signature des « hooligans » sur les murs niçois

Que s’est-il vraiment passé à Nice en cette fin de mois d’août 1985 ? Trente ans après, aucun coupable n’a été trouvé dans cette incroyable épopée estivale des « hooligans du PSG ». Après Laval et Auxerre, c’est donc à Nice que le PSG fait, à son corps défendant, la une de l’actualité.

Le 27 août, vers six heures du matin, une « bande non identifiée » s’est introduite dans le stade niçois et a tout détruit : vestiaires des joueurs et des arbitres, entrepôts des matériels sont endommagés à coups de marteau. Le salon d’honneur de l’OGC Nice connait le même sort, le central téléphonique est incendié. Les pompiers, alertés par le début d’incendie, n’ont pu que constater les dégâts.

le salon d'honneur de l'OGC Nice...

le salon d’honneur de l’OGC Nice…

« Les hooligans sont passés par là » et des tags racistes à la gloire du 3eme Reich : une signature sur les murs niçois qui condamne par avance les supporters du PSG, au grand désespoir du Président Borelli : « On veut ternir l’image de marque du PSG, ce qui s’est passé à Nice est inqualifiable. Pour moi, ce n’est ni plus ni moins que du gangstérisme. Je dirai une chose à la police, le moment venu : les coupables ne sont pas les petits gars du Kop, les vrais petits gars. J’en suis persuadé ». Luis Fernandez est circonspect : « Des gens qui se déplacent à Nice quatre jours avant la rencontre, en commando, pour détruire méthodiquement et qu’on ne verrait pas le jour du match, cela ne s’appelle pas des supporters, et pas plus des hooligans. Je ne veux accuser personne, mais je m’interroge sur les véritables rapports qu’entretiennent ces personnes avec le football ». Un supporter du Kop Boulogne s’élève aussi contre ces agissements : « Ces gens là n’ont rien à voir avec le PSG, le football pour eux n’est qu’un prétexte. Il ne s’agit que d’une dizaine de types manipulés et payés pour faire de la provocation. Cela « pue » la provocation, vous ne trouvez pas un peu gros ce genre de slogans sur les murs ? Les gens du Kop ne feraient pas ce genre de choses ».

Le quotidien « L’Equipe » déclare alors : « tôt ou tard, les vandales se feront prendre, car il est probable que les Havrais et les prochains hôtes du PSG vont veiller au grain. On saura alors de quelle sorte d’imbéciles il s’agit ». Le stade du Havre sera bien visité, et pourtant… le mystère de cette été 1985 et des « hooligans du PSG » n’a jamais été résolu.