1999 : la légende Tony Parker débutait au PSG…
1er juin 1999, c’est officiel : un jeune prodige de l’INSEP, âgé de 17 ans, signe au PSG Racing Basket. Tony Parker, qui jouait alors en Nationale 1 (22,1 points de moyenne) est alors considéré comme l’un des plus grands espoirs du basket français. Il sera la doublure du meneur parisien de l’équipe de France, Laurent Sciarra. En stage avec l’équipe de France juniors, le jeune Parker ne participe pas à la préparation du PSG. L’histoire retiendra que le jeudi 2 septembre à Alfortville, Parker débute son aventure avec Paris lors du tournoi d’Alfortville, face aux Slovènes de Lasko (victoire 77-68). 10 minutes de jeu simplement et – déjà – les louanges de son entraîneur, Didier Dobbels : « il n’a joué que 10 minutes mais il a très bien tenu la baraque ». Une première réussie avec la victoire en finale face à Pau Orthez (73-70 a.p.)
Le 14 septembre, Tony Parker débute sa carrière en Pro A à Coubertin, face à Cholet, devant 1.500 spectateurs désormais privilégiés… Dans l’ombre de Sciarra, auteur de 10 passes décisives, le jeune TP se contente de 9 minutes sur les parquets. Sa première feuille de stats se résume à 2 points inscrits sur trois tirs tentés, et une passe décisive. Ses débuts défensifs sont laborieux, avec une fin de match pénible pour contenir l’Américain de Cholet Randolf Childress, 51 matches en NBA et drafté par Portland alors qu’il portait les couleurs de l’université de Wake Forest, aux côtés d’un certain… Tim Duncan que Parker retrouvera aux Spurs de San Antonio.
Lors du second match à Villeurbanne, Parker ne sortira même pas du banc des remplaçants. Utilisé seulement quelques minutes par match, il réussit un premier coup d’éclat avec 12 points inscrits à Montpellier (84-44) en 10 minutes de jeu, avec 3 passes décisives. Après 8 journées, sa moyenne est de 7 minutes par match, pour 4,6 points en moyenne et 0,9 en passe décisive… Les stats vont remonter en flèche lors du succès à Coubertin contre Gravelines (90-49) : 25 minutes de jeu et 20 points inscrits, ce qui lui permet de terminer meilleur marqueur de son équipe et de faire partie de l’équipe type de la journée. Une performance sans suite, Dobbels préférant garder son espoir sur le banc, au grand désespoir de Parker, assez grognon selon son entraîneur.
Sciarra-Parker, un duo que tout oppose et mis en lumière par le quotidien « L’Équipe » le 25 janvier 2000. Et Sciarra, qui n’est pas un adepte de la langue de bois, raconte ses premières impressions sur le phénomène Parker : « Au niveau physique, il peut faire ce qu’il veut et puis il a du basket, un toucher extraordinaire. Mais bon, on n’a pas la même vision des choses de la vie, on n’a pas la même éducation basket et on a presque 10 ans d’écart. On ‘est pas complices parce qu’on n’est pas amis au sens où on ne partage pas les mêmes choses dans la vie. On est très opposés. J’aimerais par moment lui donner des conseils mais je ne pense pas qu’il soit demandeur. Et moi, je ne veux rien forcer… ». Parker est alors pourtant lucide sur ses débuts : « Mon plus gros problème, c’est la concentration. Je tombe dans la facilité si on gagne facilement. C’est quand les matches sont serrés, qu’il y a de la pression que je joue le mieux. Et puis je vais tout le temps au cercle, j’ai pris des mauvaises habitudes car je joue comme cela depuis que je suis tout petit ».
Une première saison compliquée mais Parker n’a peur de rien et va renaître au mois d’avril… aux Etats-Unis, à Indianapolis, lors du Hoop Summit qui oppose chaque année les meilleurs lycéens américains à une sélection mondiale de jeunes. Avec 20 points et 7 passes décisives, il se révèle : « j’ai pu jouer devant la télé américaine et maintenant ils me connaissent ! J’avais déjà participé à un camp de scouts aux USA, mais je donnais la balle et je ne la voyais jamais revenir… Après ce match, je sais que je veux, à Duke ou North California. Mais pour le moment, il y a plus de chances que je reste en France au PSG. C’est une année de transition pour moi, Sciarra joue beaucoup, on verra l’année prochaine, j’espère que je vais exploser. Mon objectif, c’est le NBA. Je pense que je peux réussir si je continue à travailler ».
Absent tout au long du mois d’avril après avoir participé à la qualification de l’équipe de France Juniors aux championnats d’Europe (qui deviendra championne d’Europe quelques mois plus tard), Parker ne jouera qu’une minute lors des deux matches de 1/4 de finale face à Pau Orthez (62-69, 71-79). Plus dur encore, il restera sur le banc lors de la finale de la Coupe de France perdue à Bercy contre Limoges le 30 avril (73-79) devant plus de 11.000 spectateurs…
La saison suivante, Sciarra quittera Paris pour Villeurbanne, puis le PSG et Canal Plus confirmeront leurs désengagements dans le projet Omnisports. Exit le PSG Racing Basket, place au Paris Basket Racing présidé par Louis Nicollin avec Tony Parker aux manettes. Mais c’est une autre histoire…
Pour revoir les grands débuts de Parker au PSG pour l’Equipe TV, c’est ici