Dogliani Jean-Pierre
Tous ceux qui ont eu l’immense honneur de rencontrer Jean-Pierre Dogliani ne pourront jamais l’oublier. Plus de dix ans après sa disparition, l’homme qui a fait monter le PSG en première division aura marqué à jamais l’histoire du club, par son charisme, sa gentillesse et sa vision passionnée du football. Ironie du sort, Dogliani est né à Marseille, où il a débuté sa carrière. Le 3 décembre 1961, il joue son premier match de Championnat à Cannes (1-4). Trois saisons à l’OM, une soixantaine de matches au compteur et il rejoint Angers. Dans une équipe au tempérament résolument offensif, il explose : Angers inscrit la bagatelle de 128 buts en 40 matches lors de la saison 1968-1969 en Championnat de D2. Avec 22 buts, Dogliani termine meilleur buteur de son équipe avec son ami Jean Deloffre, qu’il retrouvera au PSG quelques saisons plus tard. Le 22 mars 1967 au Parc des Princes, il porte le maillot de l’équipe de France entraînée par Justo Fontaine et inscrit le but français face à la Roumanie (1-2). Il ne rejouera plus jamais avec les Bleus, victime et de son tempérament et de sa réputation de rebelle. Passé par Bastia et Monaco, Dogliani accepte de rejoindre le PSG et son ami Justo Fontaine en 1973, en rachetant lui-même sa dernière année de contrat pour se libérer. A Paris, il est le leader de l’équipe, le capitaine, l’homme décisif qui inscrit un doublé lors du match retour de barrages contre Valenciennes (4-2, le 04/06/1974). Les premières années en D1 marqueront le début de la rupture avec son entraîneur, qui abandonne la défense en ligne et joue plus prudemment. Une trahison pour Dogliani, qui finit par se brouiller définitivement avec Fontaine après un succès face à Lens (4-2, le 25/01/1976) où il a pourtant inscrit un doublé. Quelques jours plus tard, il se blesse gravement au genou gauche. Sa carrière s’achève ainsi, Dogliani rejoue quelques minutes lors de son jubilé en 1981 face à Boca Juniors et son artiste Diego Maradona. En 1986, il replonge à Strasbourg, au côté de Daniel Hechter. Il devra abandonner son poste de directeur général en 1989, après avoir assuré l’intérim sur le banc de touche au mois de septembre 1988. Il revient en région parisienne et entraîne les jeunes à Versailles, puis devient superviseur à Montpellier. En 1996, Dogliani retrouve le PSG et s’occupe du recrutement jusqu’en 2001. Rattrapé par la maladie, il prend du recul, abandonne la présidence de l’Association des Anciens Joueurs du PSG, avant de décéder le 17 avril 2003. Heureux d’avoir vécu sa passion sans limite, comme il l’expliquait à ses proches : “On me demande souvent si j’ai eu des regrets. Mais j’ai toujours été heureux. Si je n’avais pas été footballeur, j’aurais aimé l’être.”