12 août 1984, il y a 40 ans : le drame de Michel N’Gom
Dimanche 12 août 1984, 13h45. Sur une longue ligne droite à l’entrée de Perigny, à 5 kilomètres d’Auxerre. Une roule départementale sans danger, un conducteur qui est surpris par la présence d’un tracteur au milieu de la chaussée. La collision est inévitable, le véhicule percute un pylône électrique et son conducteur, Michel N’Gom, meurt sur le coup.
Une route que le regretté Michel N’Gom, âgé de 25 ans, connaissait parfaitement : il résidait à seulement quelques centaines de mètres du lieu de l’accident et revenait de Paris au volant de sa voiture de location, après avoir profité de quelques jours de repos accordés par son nouvel entraîneur, à Auxerre, Guy Roux. C’était il y a 39 ans, jour pour jour.
L’ancien attaquant du PSG (1981-1984) ne survit pas à l’effroyable choc. Il venait de quitter Paris pour rejoindre l’AJ Auxerre après trois saisons réussies dans la Capitale, avec en point d’orgue la superbe victoire en finale de la Coupe de France face à Nantes un an plus tôt (3-2, le 11 juin 1983). Francis Borelli, président du PSG, est sous le choc : « c’est affreux, je ne sais pas quoi dire. J’ai une peine énorme. C’est un drame et je n’arrive pas à y croire, Michel était un très gentil garçon. Trouver une mort aussi horrible à 25 ans, c’est terrible ».
Tous les joueurs du PSG seront abattus par cette triste nouvelle, comme nous le rappelait avec émotion Jean-Claude Lemoult en 2010 : « j’ai appris son décès alors que nous étions en train de faire la photo souvenir de l’équipe de France après avoir remporté la médaille d’Or aux Jeux Olympiques de Los Angeles. Ce fut un choc, impossible de sourire pour le cliché dans de telles circonstances ».
International espoir, Michel N’Gom avait quitté le Sénégal à l’âge de 4 ans avec sa mère, laissant à Dakar son père et son frère. Il avait fait son apprentissage à l’école de Mazargues, puis signait un contrat de stagiaire à Marseille en 1976. Prêté une saison à Toulon (1978-1979), N’Gom revient à l’OM, tout juste relégué en D2.
En 1981, alors qu’il cherche un nouveau club, il rejoint le PSG avec l’ambition de s’imposer en première division. La concurrence est rude à Paris avec Rocheteau, Toko, Boubacar et Surjak mais N’Gom est présent sur la pelouse du Parc des Princes lors des deux finales de coupe de France remportées face à Saint-Etienne (1982, remplaçant) puis Nantes (1983, titulaire). Lors de la saison 1983-1984, il inscrit un but capital face à la Juventus de Turin en fin de rencontre (2-2, le 19/10/1983) qui se révèle finalement insuffisant, malgré un bon 0-0 à Turin lors du match retour. N’Gom inscrit 25 buts avec Paris en 90 rencontres officielles puis finit par accepter les propositions d’Auxerre et de Guy Roux, qui souhaitaient l’engager depuis plusieurs années.
Quelques jours plus tard lors de ses obsèques à Conches, les joueurs et dirigeants du PSG sont présents et trois Parisiens portent symboliquement le cercueil : Luis Fernandez, Dominique Rocheteau et Sarr Boubacar. Francis Borelli a pris la parole pour honorer la mémoire du défunt, devant de nombreux joueurs du PSG présents pour cette triste occasion.
Tous les supporters du PSG conservent en mémoire le souvenir de son éternel sourire…
40 ans après, la grande famille du PSG ne l’a pas oublié.