Nancy-PSG 1971 : la soirée des premières
Même si la pelouse a changé depuis (elle n’était pas encore synthétique…) c’est au stade Marcel Picot que le PSG a connu un double bonheur en première division : en inscrivant son premier but, puis en remportant sa première victoire !
Retour sur une soirée en Lorraine qui restera dans l’histoire du club…
25 août 1971. Quinze jours après les grands débuts en première division, le bilan est inquiétant pour le PSG : une défaite à Angers (0-2) puis un match nul contre Bordeaux (0-0), et Paris est toujours à la recherche d’un premier succès, et d’un premier but en D1. C’est à Nancy que les Parisiens vont débloquer les compteurs, au terme d’un match spectaculaire, qui va malheureusement s’achever dans la violence et la confusion…
Paris débute remarquablement la rencontre, profitant des nombreuses erreurs défensives des défenseurs de Nancy : Michel Prost échoue seul face au gardien Joseph Magiera (9) puis Gérard Hallet frappe de peu à côté (12). Les Lorrains réagissent après vingt minutes de jeu mais c’est Paris qui ouvre le score dans des circonstances plutôt étonnantes : sur une contre-attaque du PSG, un choc avec le buteur parisien Michel Prost met K-.O le défenseur franco-espagnol de Nancy, José Lopez. L’arbitre ne siffle pas, Gérard Hallet récupère le ballon et centre vers Jean-Claude Bras qui marque de la tête (37). C’est le premier but du PSG en première division !
Quelques minutes plus tard, Bras – à la limite du hors-jeu – sert Prost, lui aussi peut-être hors-jeu, qui double la mise (43). Le public gronde et retrouve espoir sur un but de Vojin Lazarevic qui réduit le score (47). Paris souffre mais reprend le large lorsque Bras reprend victorieusement un coup-franc (67) puis Patrice Vicq récupère un ballon repoussé par Guy Delhumeau et relance le suspens (80eme). La fin de match est palpitante : Lazarevic marque pour les Lorrains… mais le but est refusé pour hors-jeu (87).
Le président Patrelle est furieux après ces débordements inadmissibles : « C’est navrant ! 1.500 excités sur 13.000 spectateurs ont provoqué des incidents qui dépassent tout ce que j’avais pu voir jusqu’à présent ». Claude Cuny, président de Nancy, réagit à son tour : « Nous n’avons pas de leçon à recevoir de Monsieur Patrelle ! Puisque celui-ci s’autorise à jouer les censeurs, je ne vous pas pourquoi je me priverai de l’imiter ! ». Patrelle répond sur le même ton dans la presse : « Je n’ai provoqué ni menacé personne ! » Fin de la polémique…
Quelques jours plus tard, après visionnage des principales actions litigieuses, le doute n’est pourtant plus permis : l’arbitre avait raison en accordant un but aux Parisiens puis en refusant aux Lorrains l’égalisation dans les dernières secondes du match…
Jean-Claude Bras, premier buteur du PSG parmi l’élite, était revenu sur cette folle soirée : « Je ne me souvenais plus que j’étais le premier buteur du club en D1. Pour le match à Nancy, je me rappelle surtout de notre sortie précipitée dans un camion de pompiers, et de l’odeur des gaz lacrymogène. On avait gagné sur des actions litigieuses, je me souviens surtout de la tristesse du gardien de but de Nancy, Joseph Magiera, que j’avais connu à Valenciennes. Le plus incroyable dans cette histoire, c’est que les spectateurs de Nancy avaient été élus meilleur public de France huit jours plus tôt !