Michel Bensoussan : « rendre hommage à Pantelic, c’est le faire vivre encore un peu… »

le souriant Pantelic, avec Humberto

le souriant Pantelic, avec Humberto

lija Pantelic s’en est allé, à l’âge 73 ans. Les plus anciens supporters du PSG n’oublieront pas le gardien de but yougoslave, véritable légende dans son pays et l’une des premières stars dans l’histoire du club parisien.

C’est Michel Bensoussan, jeune gardien formé au club et champion Olympique avec les Bleus en 1984, qui semble être la personne idoine pour parler de « King Kong », surnom de Pantelic.

Informé de son décès, Bensoussan nous a fait part de sa tristesse : « il était encore jeune – nota : 73 ans – mais on ne peut rien y faire… » Michel Bensoussan a volontiers ouvert la boite à souvenirs, 40 ans après : « lui rendre hommage, c’est le faire vivre encore un peu… C’était un super gardien de but, au talent exceptionnel. Il était impressionnant physiquement, il sortait beaucoup de ses buts et il avait une telle stature ! On ne se frottait pas à lui, et les attaquants craignaient d’aller au contact ».

Michel Bensoussan, toujours fidèle au PSG !

Michel Bensoussan, toujours fidèle au PSG !

Pantelic, c’était un grand gardien mais aussi un caractère très fort, comme le confesse « Le Grand » comme on surnommait alors Bensoussan : « Il avait du tempérament, c’était un personnage très complexe. Il ne se laissait pas faire, c’était un tempérant « yougoslave » (rires). Il ne s’entendait pas avec tout le monde, moi il m’avait pris sous sa coupe alors que j’étais sa doublure et que je sortais du centre de formation. Il m’a tant appris… J’ai été à son école ».

Pantelic, l’une des premières stars du PSG avec Mustapha Dahleb : « Les débuts au PSG n’ont pas été faciles, Paris était promu en Division 1, ce n’était pas évident évident de signer à Paris. Le PSG, il y a 40 ans, ce n’était pas le club d’aujourd’hui ! C’était une équipe presque d’amateurs, avec un grand président, Daniel Hechter ».

le dernière voyage pour Pantelic...

le dernière voyage pour Pantelic…

Même si Michel Bensoussan n’était plus en contact avec son ancien mentor – « j’avais des nouvelles par des anciens coéquipiers du club » – il garde quelques souvenirs inoubliables de son partenaire yougoslave : « en 1975 – nota :  le 12 février – j’ai débuté grâce à lui avec l’équipe première du PSG face à Saint-Dié, en 32eme de finale de la Coupe de France (victoire des Parisiens 4-0). Dans la journée avant le match, alors qu’on avait été vérifier l’état de la pelouse qui était gelée, il était venu me voir discrètement pour me dire : prépare toi, car ce soir tu vas jouer ! J’avais 21 ans, j’ai été surpris car il ne semblait pas être blessé ni souffrant. Il m’a alors dit  : le terrain est trop dur pour moi, ce n’est plus de mon âge. Et fais semblant d’être surpris lors de la collation d’avant match quand l’entraîneur Justo Fontaine donnera ton nom. J’ai fait ce qu’il m’a dit, personne n’a été au courant ce de cette histoire ! Il m’ a encouragé avant le match : jouer face à une modeste équipe en Coupe de France, c’est idéal pour toi. Mais je sais que si il a fait tout cela, c’était aussi pour moi. C’était un super professionnel ».

Quelques mois plus tard, Pantelic mettait un terme à sa carrière, comme se souvient Bensoussan : « il m’a parlé pour me dire qu’il allait arrêter. Avec des mots simples, sa grosse voix et son accent yougoslave : c’est le bout du chemin pour moi, à ton tour de jouer ! Il avait eu un comportement presque paternel envers moi ».

Panto, roi des airs

Panto, roi des airs

Paternel, mais aussi grande gueule, à l’image de sa passion pour tirer les penalties : « il adorait les frapper, souvent avec des « Panenkas » pour chambrer la personne dans les buts. Mais si tu jouais à ce petit jeu avec lui, il pouvait devenir fou ! Il pouvait me pourrir, mais toujours pour la bonne cause. Je me souviens qu’un jour, Jean-Louis Léonetti l’avait un peu trop chambrer, il s’était approché furieux, les yeux injectés de sang, et l’avait soulevé de terre en lui faisant promettre de ne plus jamais recommencer ».

Ilija Pantelic, un grand gardien de but, véritable Docteur Jekyl et Mister Hyde du PSG… Les supporters parisiens retiendront à jamais la classe de Panto, qui a retrouvé aujourd’hui son capitaine et ami, Jean-Pierre Dogliani… On ne les oubliera jamais.

une vidéo en hommage à Panto :

l’inauguration du stade en son honneur en 2010 :