Martel, Kist et Vermeulen : l’épopée des « Hollandais » du PSG

Zlatan Ibrahimovic, Maxwell, Grégory  Van der Wiel ou même Alex jusqu’à la saison dernière : les joueurs du PSG passés par le championnat hollandais ont fait une apparition en nombre ces dernières années dans l’effectif parisien.

Une impression pourtant trompeuse : très peu des joueurs passés par le PSG ont joué aux Pays-Bas, de Mateja Kezman à Vampeta (au PSV) en passant par Bonaventure Kalou (Feynoord Rotterdam).

Ce sont pourtant trois joueurs moins connus du grand public qui ont réussi une brillante carrière à Paris, ou aux Pays-Bas. Retour sur trois destins singuliers dans l’histoire du PSG : Didier Martel, un Français qui a réussi un parcours exemplaire aux Pays des Tulipes, et Kees Kist et Pierre Vermeulen deux Hollandais qui n’ont laissé que des bons souvenirs à Paris.

Didier Martel (au PSG en 1997-1998, 5 matches, 0 but)

Le Parc des Princes n’a pas souvent eu l’occasion d’apprécier les exploits de cet athlétique attaquant, devenu une star du football aux Pays-Bas. Né à Fréjus dans le Var, Martel porte les couleurs d’Auxerre, Nîmes, Valence et Châteauroux avant de signer au PSG lors de la trêve hivernale, en décembre 1997. Le départ de Michel Denisot et l’arrivée de Charles Bietry vont changer la donne : Martel ne joue que cinq rencontres pour Paris avant de quitter le PSG. Obligé de s’exiler en Hollande, il rejoint Utrecht et dès sa première saison, il est sacré meilleur buteur de son club. Transféré au Vitesse Arnhem, Martel joue la Coupe UEFA à plusieurs reprises, puis rejoint la France après une année à Helmond Sport (2003-2004). Il peut alors savourer cette reconnaissance hors de France, mais regrette de n’avoir pu montrer ses qualités au PSG. Après avoir disputé quelques matches à Lunel dans l’Hérault, en Championnat de CFA, il devient propriétaire d’une brasserie à Nîmes,“Le café de Paris”. En mai 2010, la passion du ballon rond reprend le dessus, et Martel acceptait de rejoindre l’Académie du Vitesse Arnhem, où il s’occupait de la formation en catégorie junior.

Kees Kist (au PSG en 1982-1983, 47 matches, 18 buts)
Arrivé à Paris presque par hasard, la Fédération yougoslave refusant de libérer Safet Susic, Kist a connu une année contrastée sous le maillot parisien. Chouchou du public, il sera sacrifié par le président Borelli et échangé avec l’attaquant algérien de Mulhouse, Salah Assad. C’est à Rimini en Italie que le PSG découvre cet attaquant, lors d’un tournoi amical de pré-saison. Le buteur hollandais (21 sélections, 11 buts). A Heerenveen, son premier club professionnel (1970-1972), il se fait rapidement connaître pour ses buts… et ses chaussures blanches. Une grande première dans le football professionnel, habitué à un certain conformisme et à des chaussures de couleur unie noire. L’histoire retiendra que cette grande première au niveau mondial est l’oeuvre de la marque Adidas, qui avait fabriqué des chaussures sur mesure pour l’attaquant hollandais, car son métatarse (os du pied) était cassé. Il jouera cinq ans en blanc, avant de revenir à plus de conformité… Meilleur buteur de l’AZ 67 Alkmaar, pendant dix années, Kist obtient le “Soulier d’Or” récompensant le meilleur buteur européen en 1980, avec 34 buts inscrits. Blessé à l’oreille, il n’a marqué “que” 12 buts en 21 rencontres en 1980-81 avant d’inscrire 29 buts et remporter le “Soulier de Bronze” en 1982. Kist rêve d’un nouveau challenge et accepte rapidement les propositions parisiennes. Son début de saison est idyllique et lui permet d’être dans l’équipe type du quotidien L’Equipe à la moitié du championnat. Avec 18 buts en 47 rencontres officielles, Kist termine meilleur buteur de la saison au PSG mais cela ne suffit pas à convaincre ses dirigeants, qui le proposent à Mulhouse, pour un échange avec l’attaquant algérien Salah Assad. Le joueur n’apprécie guère, déclare forfait pour une rencontre de fin de Championnat et part en catimini négocier son départ en Alsace. Pour le punir, son entraîneur Georges Peyroche l’exclut du groupe avant la finale de la Coupe de France remportée le 11 juin 1983 face à Nantes (3-2). Kist quitte la Capitale par la petite porte. A Mulhouse, il n’inscrira que 10 buts en D2, mais se rappelle aux bons souvenirs de ses anciens coéquipiers en éliminant le PSG de “sa” Coupe de France (0-1, le 28/01/1984). A 32 ans, il retourne aux Pays-Bas, à l’AZ 67 puis à Heerenveen et devient le meilleur buteur dans l’histoire du Championnat hollandais, avec 211 buts en 372 rencontres. Après avoir rangé les crampons, il se lance dans la carrière d’entraîneur, mais ne connaîtra pas le succès : Kist a dirigé Hoek, Wolvega, Steenwijk, Hoogeven, Dedemsvaart, Steenwijker Boys, modestes équipes des ligues inférieures des Pays-Bas. Il entraîne le VV Tolbert (D3) de janvier 2009 à mai 2010, avant de prendre du recul pour se lancer dans la politique au sein du parti Steenwijk Social. Le 10 novembre 2012, pour le 100ème anniversaire de la création du club local – le VV Steenwijk – et l’ouverture d’un musée, il a offert à la ville son “Soulier d’Or” et ses deux prix de meilleur buteur du Championnat hollandais lors d’une célébration solennelle. Depuis plusieurs années, il a choisi ne reconversion plutôt insolite : il vend des chaussures sur les marchés à Steenwijk, la vile où il réside…

Pierre Vermeulen (au PSG de 1985 à 1987, 55 matches, 1 but)
Son pied gauche, ses dribbles et ses débordements ont affolé les défenses du Championnat de France en 1985-1986. Recruté par Gérard Houllier à quelques jours du début de la saison malgré une blessure au tournoi de Paris, Pierre Vermeulen est la grosse surprise de l’effectif parisien, en manque de gaucher. L’attaquant hollandais a débuté sa carrière à Roda, à 18 ans et joue son premier match en Championnat face à l’Excelsior Rotterdam (4-0, le 06/04/1975). Après six saisons, 154 matches et 48 buts en Championnat (dont 16 buts en 1979-1980), il rejoint le grand Feyenoord Rotterdam. Il remporte la Coupe des Pays-Bas (1981) puis réussit le doublé Championnat-Coupe en 1984, au côté de la star Johan Cruyff, auquel il voue une admiration sans borne. Le MVV Maastricht l’accueille pour une saison (34 matches, 5 buts) puis il rejoint le PSG lors du stage de préparation à Zeist. Avec ses 9 sélections sous le maillot Orange, de 1978 (4-0 face à la Tunisie, le 05/04/1978) à 1983 (0-3 contre la Suède, le 27/04/1983), Vermeulen, dans une position de milieu de terrain offensif sur le côté gauche, réussit une saison exemplaire à Paris (30 rencontres en Championnat, 8 matches en Coupe de France) et remporte le titre de champion de France avec Paris. La saison suivante, il se retrouve sur le banc des remplaçants après le recrutement de Vahid Halilhodzic pour soutenir son ami Safet Susic. Sa demande de naturalisation s’éternise, il inscrit enfin son premier but à Paris contre Auxerre (1-0, le 05/12/1986), une libération pour cet attaquant en mal de buts. L’arrivée de Gabriel Calderon scelle définitivement son sort. En manque de temps de jeu, il quitte Paris pour Tours et la D2 le 9 septembre 1987, laissant bien des regrets à des supporters dont il était devenu le héros. Après Tours (1987-1989) et Angers (1989-1991), Vermeulen met fin à sa carrière, à l’âge de 35 ans. Après avoir organisé son jubiIé à Angers le 2 février 1992, il obtient ses diplômes et entraîne les équipes de jeunes du RT-KSV à Terwinselen, près de la frontière allemande, avant de s’occuper d’un complexe sportif et de tennis à Maastricht. Après s’être occupé des jeunes du VV. De Leeuw en 2009-2010, il devient en 2012 l’entraîneur de l’équipe séniors qui jouait en Championnat de 4ème division aux Pays-Bas.