l’incroyable saison de Christian Wörns, premier joueur allemand du PSG…
Le jeune gardien de but allemand Kevin Trapp pourrait être la première recrue du PSG lors de ce mercato estival.
Le portier de l’Eintracht Francfort deviendrait le second joueur allemand à porter le maillot parisien après le défenseur international Christian Wörns en 1998, qui avait connu une saison pleine de rebondissements…
Si le transfert se confirme, souhaitons donc au jeune espoir allemand un parcours moins chaotique que son illustre compatriote, qui restera dans l’histoire du club le seul joueur à avoir été annoncé sur le départ quelques jours après son arrivée à Paris. Voici son histoire…
7 janvier 1998. Alors que le PSG vit une saison difficile, un rayon de soleil réchauffe le quotidien du club parisien : le défenseur international allemand Christian Wörns annonce son arrivée au PSG pour le début de la saison 1998-1999. Une bonne affaire pour Paris, avec un joueur qui était libre de tout contrat et qui devrait remplacer Bruno Ngotty, en partance pour le Milan AC. Le directeur sportif parisien Claude Leroy confirme l’information et précise : « c’est un défenseur sérieux, rarement blessé. Notre première recrue pour la saison prochaine est un international allemand, ce n’est pas une mince affaire ». Du côté de Leverkusen, on regrette ce départ : « avec de tels niveaux de salaires, nous ne pouvons pas rivaliser ». On annonce un chiffre de 500.000 francs mensuel (plus de 76.000 euros, une somme importante à l’époque). Un contrat de trois ans attend alors le premier joueur allemand du PSG.
Mais six mois plus tard, le PSG de Canal Plus a vécu sa révolution : exit Michel Denisot et son équipe, remplacé par Charles Biétry à la tête du club parisien.
Christian Wörns a réussi une Coupe du monde intéressante avec l’Allemagne quand il débarque à Paris, le 20 juillet 1998. Le PSG négocie alors l’arrivée de la star Jay-Jay Okocha et un conflit entre Marco Simone et les nouveaux dirigeants du club éclate en plein jour, pour une revalorisation de salaire acceptée par Michel Denisot et refusée par Charles Biétry, après un audit sur les finances du club. Simone, charmeur et malin, a prévenu les supporters parisiens qu’il allait quitter le club, une décision inadmissible pour les fans du PSG qui regrettent déjà le départ de Capitaine Raï.
Un bras de fer dont la principale victime sera… Christian Wörns. Paris remporte le Trophée des champions contre Lens (1-0, le 30/07/1998) et lance idéalement sa saison avec un Simone très affuté sur les terrains… et dans les coulisses. Charles Biétry décide de faire du bel Italien son capitaine pour la nouvelle saison et négocie alors un transfert de Wörns vers Liverpool, alors que le joueur allemand n’a pas joué le moindre match de championnat avec Paris ! Les Reds de Gérard Houllier proposent 42 millions de francs pour racheter les trois saisons du défenseur allemand à Paris, mais le principal intéressé apprécie très modérément la décision de ses dirigeants, alors qu’il a commencé à apprendre le français depuis plusieurs mois avec son épouse. La réponse est cinglante, le 5 août, à la sortie du Camp des Loges : « Je n’ai pas envie de partir maintenant et de toutes façons, pas à Liverpool ».
Malgré un salaire mensuel estimé à un million de francs, Liverpool ne le fera pas changer d’avis et le le 6 août, le PSG met officiellement fin aux négociations avec un communiqué éloquent et savoureux, comme le précisera le journaliste de L’Équipe : « Le Liverpool FC, à la recherche d’un défenseur central, avait pris contact avec le PSG pour savoir si Christian Wörns était susceptible d’être transféré. Le club parisien a répondu par la négative et l’international allemand reste donc dan son effectif ».
Silence gêné dans les rangs, et satisfaction quand Christian Wörns inscrit son premier but à Paris pour ses débuts au Parc des Princes en L1 contre Bastia (2-0, le 15/08/1998).
Une embellie de courte durée, le PSG va sombrer, son entraîneur Alain Giresse est licencié puis Charles Bietry jette à son tour l’éponge après six mois chaotiques. Christian Wörns se mure dans le silence devant cette incroyable début de parcours. En novembre, il déclare qu’il veut quitter Paris et rejoindre le Bayern Munich, puis le 23 février 1999, il annonce son départ en fin de saison pour le Borussia Dortmund, après 33 matches et deux buts inscrits.
Christian Wörns va retrouver le sourire à Dortmund, en emportant un titre de champion d’Allemagne (2002) avant de s’incliner en finale de la Coupe UEFA face
au Feyenoord Rotterdam de Bonaventure Kalou (2-3, le 08/05/2002). Avec la Mannschaft, il va participer au Championnat d’Europe des Nations en 1992, 2000 et 2004, à la Coupe du monde 1998 en France où son expulsion en première période provoquera la chute de l’Allemagne en 1/4 de finale face à la Croatie (0-3, le 04/07/1998).
Malheureux, il rate la Coupe du monde 2002 en Asie pour une blessure au genou, puis est écarté de la compétition en 2006 après avoir critiqué publiquement le sélectionneur Jurgen Klinsmann. Son éviction, par un simple message sur son portable, choque et divise l’opinion publique allemande. Sa carrière internationale s’est achevée en Slovaquie (0-2, le 03/09/2005) pour la dernière de ses 66 sélections. Capitaine emblématique du Borussia Dortmund (240 matches joués, 14 buts de 1999 à 2008), Wörns met un terme à sa carrière à la fin de son contrat, à l’âge de 36 ans.
Il débute alors une carrière d’entraîneur, avec les jeunes de moins de 15 ans du Hombrucher SV, club amateur de Dortmund. En 2012, Christian Wörns a été nommé entraîneur des U14 à Bochum, coach des U17 de Schalke 04 en 2013-2014 puis il a rejoint le SpVgg Unterhaching, club de D3 allemande dans la région de Munich, comme entraîneur des U14 lors de la saison 2014-2015.
Une parcours d’entraîneur plutôt anonyme pour un joueur qui n’aura pas laissé une marque indélébile sur les pelouses au PSG, mais dont l’histoire unique à Paris restera pourtant gravée dans les mémoires…
Ce joueur m’a laissé un grand souvenir. Le 25 avril 1999, j’ai en effet assisté à mon premier match de foot « en vrai », et j’ai donc vu ce but de Wörns contre le Havre. En face il y avait Jean-Alain Boumsong et un petit jeune qui débutait, cousin de Kaba Diawara l’attaquant d’Arsenal de l’époque. Ce petit jeune s’appelait Souleymane et il était tout content de nous signer un autographe à la sortie des joueurs. Pour ma part je n’avais d’yeux que pour les joueurs du PSG. Mais eux, ils passaient vite fait dans leurs opel de fonction. Simone a manqué de rouler sur mes pieds de gamin. Seuls deux parisiens se sont alors arrêtés : Bolzan Adailton qui avait un mont de PVs sur sa banquette arrière ET Christian Wörns! Mon premier souvenir de « footeux »!