Dahleb Mustapha
Comparer Mustapha Dahleb et Zinedine Zidane peut paraître farfelu, connaissant la carrière et le palmarès de notre “Zizou” national. Pourtant, les deux hommes ont de nombreux points communs, de leurs origines algériennes à leur jeunesse en France. Sur le terrain, même sens du dribble, même altruisme. Ils ne supportent pas les injustices et les combattent, en participant à de nombreuses manifestations caritatives. Zidane est devenu une star dans un monde où le football est roi, Dahleb a vécu une carrière qui aurait pu le mener au Real ou au Barça, mais il est resté fidèle à Paris. On ne s’en plaindra pas. La famille Dahleb a rejoint la France en 1954. Ils s’installent à Givet, dans les Ardennes, et Mustapha Dahleb devient rapidement l’attraction du club de Flohimont, petit hameau de 350 habitants. Sedan repère le phénomène et lui fait faire un match d’essai au printemps 1966. A seulement 14 ans, il porte le numéro 10 et intègre le centre de formation du club ardennais. Le 14 décembre 1969, il débute en D1 à Angers, à 17 ans. Après deux années en Algérie pour faire son service militaire, il revient à Sedan et inscrit 17 buts (saison 1973-1974). Star du Championnat, il n’hésite pas à entrer en conflit avec ses présidents, les frères Laurant, peu habitués à négocier une prime de départ avec leurs joueurs. Paris lui ouvre les bras pour 1,35 millions de francs, un montant record pour un transfert en France à l’époque. Arrivé à Paris dans la plus grande discrétion, il va disputer 309 matches sous les couleurs du PSG et inscrire 98 buts. Attaquant reconverti au poste de meneur de jeu, capitaine de l’équipe sous la direction de Velibor Vasovic, Dahleb a enchanté le public du Parc pendant dix ans, remportant au passage deux Coupes de France (1982 et 1983). Sa prestation lors de la Coupe du monde en Espagne en 1982, où il ridiculise l’Allemagne avec l’Algérie (2-1, le 16/06/1982), lui vaut la reconnaissance, bien tardive, du petit monde du ballon rond. Il n’a pas hésité récemment à égratigner l’image de cette fabubeuse équipe d’Algérie, éliminée suite à un accord secret entre l’Autriche et l’Allemagne lors d’un match de poule (0-1, le 25/06/1982). A 31 ans, après dix ans au PSG, le joueur algérien quitte la Capitale et rejoint Nice, avant de mettre un terme à sa carrière en 1985. Reconverti dans les affaires, Dahleb est consultant dans un groupe international, avec pour mission de conseiller gouvernements ou entreprises sur la faisabilité de projets sur le continent africain. Il habite entre l’Algérie et la France, qui ne l’a jamais oublié. Le 11 juillet 2003, Mustapha Dahleb a été promu chevalier de la Légion d’Honneur. Discret, il reste un témoin attentif et critique sur le football algérien, et regrette de n’avoir jamais pu organiser son jubilé dans son jardin, le Parc des Princes.