Brandao : une suspension, des interrogations
La sanction est finalement tombée hier : pour son coup de sang et son coup de boule sur Thiago Motta, Brandao a été suspendu 6 mois par la Commission de discipline de la Ligue.
Si cette suspension est un record pour la Ligue de Football depuis les années 1980, le Groupement (ancêtre de la LFP) avait frappé bien plus fort en 1975 pour un autre joueur brésilien et un incident au Parc des Princes après le match PSG-Marseille le 13 mai 1975 en Coupe de France : deux ans de suspension (une année ferme et une année avec sursis) pour Jaïrzinho, accusé d’avoir frappé un juge de ligne à l’issue de la rencontre.
Une affaire qui semble avoir été totalement oubliée par les médias qui reviennent aujourd’hui sur la suspension de l’attaquant brésilien de Bastia…
Pour sa part, le PSG n’a pas été épargné par les suspensions dans son histoire, de Daniel Hechter à Paul Le Guen en passant par Leonardo ou Safet Susic. Brandao écope de six mois ferme comme luis Fernandez, accusé d’avoir bloqué des arbitres en 2002 dans le parking du Parc des Princes. Deux poids, deux mesures ?
A vous de juger avec ce top 10 des sanctions contre le PSG depuis la création du club en 1970.
1. Radiation à vie : Daniel Hechter, président (janvier 1978)
Le 6 janvier 1978, le « Comité des 5″, composé de 5 responsables du Groupement (ancêtre de la Ligue de Football) condamne le président du PSG Daniel Hechter à la radiation à vie, après l’affaire de la caisse noire et de la double billetterie organisée au club. « C’est un scandale, une parodie de justice » s’exclamera l’ancien président parisien à l’énoncée de la sentence. Daniel Hechter fera appel de cette décision. Le 19 décembre 1980, le Conseil d’État invalidera cette radiation et Daniel Hechter deviendra président de Strasbourg quelques années plus tard.
2. Douze mois : Leonardo, bousculade arbitre (mai 2013)
Le directeur sportif du PSG, est suspendu pour 9 fois ferme après un coup de coude sur l’arbitre du match PSG – Valenciennes (1-1) le 5 mai 2013 sur l’arbitre du match monsieur Castro, est sévèrement sanctionné par la Ligue. Le PSG et Leonardo font appel de cette décision, et le directeur sportif parisien prend trois mois supplémentaires ! Une suspension annulée finalement par le tribunal administratif à Paris, le 17 juin dernier.
3. Six mois : Luis Fernandez, entraîneur (mars 2002)
2 mars 2002. Le PSG, largué en championnat, n’a qu’un seul espoir : sauver sa saison en remportant une coupe nationale. En 1/2 finale de la Coupe de la Ligue, le PSG s’incline face aux Girondins de Bordeaux (0-1) dans une ambiance houleuse : Luis Fernandez est expulsé pour avoir bousculé le quatrième arbitre, est accusé d’avoir bloqué et menacé les arbitres dans le parking du Parc des Princes. Luis Fernandez est suspendu pour six mois ferme de banc de touche et de vestiaire d’arbitre.
4. Six mois : Vincent Guérin, joueur (janvier 1998)
Le milieu de terrain parisien, suspendu 18 mois dont six mois ferme pour avoir été contrôlé positif aux anabolisants (nandrolone) le 5 octobre 1997 à Nantes lors d’un match de championnat e va faire appel de cette décision, après avoir nié les faits. Après avoir effectué plusieurs recours et poursuivi sa carrière à l’étranger, Guérin verra enfin le bout du tunnel le 29 mars 2000, suite à la décision de la cour d’appel du tribunal administratif de Versailles d’annuler cette suspension pour vice de forme.
5. Quatre mois : Philippe Jeannol, joueur (octobre 1989)
14 octobre 1989, à Mulhouse. Le PSG touche le fond en s’inclinant chez le promu alsacien (0-1), encaissant une troisième défaite consécutive en 4 journées de championnat. Philippe Jeannol est accusé d’avoir craché au visage de Monsieur Leduc. Le 27 octobre, le verdict tombe : la Commission de discipline de la Ligue suspend le défenseur parisien pour 4 mois ! Jeannol reviendra sur cet incident : « A Mulhouse, j’étais révolté. Mais en ce qui me concerne, j’ai été suspendu sur un rapport mensonger de l’arbitre Monsieur Leduc. Je ne lui ai jamais craché au visage comme il le stipulait, car j’étais derrière lui ! Cependant je reconnais mon erreur, je n’aurai jamais du faire ça. Je suis vacciné, on ne m’y reprendra plus… »
6. Deux mois : Oumar Dieng, joueur (janvier 1996) et Bernard Lama, joueur (avril 1997)
Les deux joueurs, amis dans la vie, ont été suspendu à seize mois d’intervalle suite à un contrôle positif au cannabis. Ils décidèrent tous les deux, en concertation avec le club, de ne pas faire appel de cette décision, considérant que la consommation de cannabis, à titre privé, ne devrait pas être considéré comme une forme de dopage.
7. Deux mois : Pierre-Alain Frau, joueur (octobre 2006)
14 octobre 2006, au Parc des Princes. Le PSG affronte Sedan en championnat. En voulant tacler un ballon, l’attaquant parisien pierre-Alain Frau blesse gravement le Sedanais Stéphane Noro. Le bilan es terrible : rupture du ligament croisé antéro-externe et entorse du ligament latéral interne du genou droit. Noro sera absent pour six mois. Frau, qui s’est excusé pour son geste maladroit, prendra deux mois de suspension. Le 27 octobre, l’attaquant parisien revient sur cette suspension : « C’était le premier carton rouge de ma carrière et je pensais que cela jouerait en ma faveur. Cela n’a pas été le cas. J’ai quand même blessé sérieusement un joueur, je méritais quelque chose, mais il me semble que j’aurai mérité seulement un mois de suspension. Le fait que je porte le maillot du PSG a peut-être joué, il est clair qu’on a voulu faire un exemple »
8. Deux mois : Vahid Halilhodzic, entraîneur (décembre 2004)
19 novembre 2004, au Parc des Princes. Vahid Halilhodzic est exclu de la pelouse après un face-à-face houleux avec l’arbitre Alain Sars. Le 2 décembre, l’entraîneur bosniaque du PSG est suspendu pour deux mois de terrain et de vestiaires d’arbitres. « Cette décision est injuste! J´estime n´avoir rien fait de mal, je crois que les dirigeants vont faire appel ». Sans succès, et « coach Vahid » finira par être limogé le 8 février, trois mois après l’officialisation de sa suspension.
9. Un mois : Safet Susic, joueur (octobre 1986)
4 octobre 1986, à Bordeaux. Le PSG, champion de France en titre, se déplace à Bordeaux. Depuis le début de la saison, Susic n’est que l’ombre du joueur si décisif en 1985-1986. En Gironde, le PSG s’incline en fin de rencontre, en encaissant deux buts. L’après match est tendu, les deux bancs de touche en arrivent presque aux mains et Safet Susic, fou de rage, crache sur le visage d’un juge de ligne, Monsieur Lakadis. Treize jours plus tard, le rapport de l’arbitre est accablant pour Susic, qui ne conteste pas les faits. Les dirigeants parisiens mettent en avant un casier vierge d’antécédents et le joueur yougoslave écope d’un mois de suspension. Le Président Borelli prend acte de cette décision et décide de ne pas faire appel.
10. Un mois : Paul Le Guen, joueur (novembre 1997)
8 octobre 1997, Parc des Princes. Lors du match PSG-Guingamp, le Parisien Paul Le Guen blesse Charles-Edouard Coridon. Le futur entraîneur du PSG confie alors qu’il n’a « aucune excuse ». Le 15 octobre, Le Guen sera suspendu pour un mois ferme, la Commission de discipline de la Ligue précisant qu’elle avait tenu compte de la personnalité du joueur parisien et du fait qu’il n’était pas récidiviste. Fataliste et digne, il ne fera pas appel de cette sanction.