Ardiles Osvaldo

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Osvaldo Ardiles

Bien avant Rai ou Ronaldinho, un champion du monde a porté le maillot parisien. Si les deux Brésiliens ont laissé une marque indélébile dans le cœur des supporters du PSG, le court séjour d’Ardiles dans la Capitale restera anecdotique. C’est une star qui rejoint le PSG en ce début de saison 1982-83. Ardiles, formé à Cordoba (il a joué pour les deux clubs locaux, Instituto et Belgrano de 1969 à 1974) s’est révélé au Club Atletico Huracan, à Buenos-Aires, aux côtés de son ami Mario Kempes. En 1978, sous les ordres de son mentor, le sélectionneur Luis Menotti, l’Argentine remporte à domicile la Coupe du monde 1978 et Ardiles, avec le numéro 1 sur sa tunique (les Argentins ont décidé de suivre l’ordre alphabétique pour établir leur numérotation) se révèle aux yeux du monde. Après ce triomphe, il rejoint Londres et Tottenham avec son compatriote Ricardo Villa. Les débuts sont difficiles, avant l’apothéose et la victoire en Coupe d’Angleterre (1981). Difficile de trouver milieu de terrain plus technique dans la League anglaise que le trio constitué par Villa, Ardiles et Glenn Hoddle. Epanoui à Londres, surnommé affectueusement “Ossie” par ses fans, le joueur argentin va  pourtant quitter précipitamment la Grande-Bretagne. Depuis le mois d’avril 1982, l’Argentine et l’Angleterre sont en guerre, pour un rocher presque désertique, les Iles Malouines. Son cousin, le premier lieutenant José Ardiles, y perdra la vie. La mort dans l’âme, il rejoint le PSG, après avoir signé un précontrat à Vérone. Pragmatique, Ardiles avoue qu’il aurait préféré jouer au Real Madrid, à Barcelone ou à la Juventus Turin mais que ces clubs ne l’ont pas contacté… Engagé pour seconder Safet Susic au milieu du terrain, le lutin argentin va se retrouver meneur de jeu après l’annulation du transfert par la Fédération yougoslave, qui veut punir Susic suite à ses piètres performances à la Coupe du monde espagnole (1982). Ardiles subit de plus une cour effrénée de Tottenham, désireuse de récupérer sa star dans les plus brefs délais. La spécificité du contrat (prêt d’un an avec option d’achat pour les deux prochaines saisons) renforce l’impression du malaise entre le PSG et son Argentin. Lorsque l’arrivée de Susic est enfin officialisée à la mi-décembre et que Paris compte un joueur étranger de trop dans ses rangs (le Néerlandais Kist a été engagé après le refus yougoslave), Ardiles décide de rompre son contrat pour revenir à Londres. Sans regret. Adopté par l’Angleterre, il disputera cinq nouvelles saisons pour les Spurs, remportant au passage une Coupe UEFA (1984). A 35 ans, après un cours passage aux Blackburn Rovers et aux Queen’s Park Rangers, il devient entraîneur-joueur à Swindon (2ème division) qu’il mènera jusqu’aux portes de la Premier League. Promu puis rétrogradé quelques jours plus tard pour des paiements irréguliers aux joueurs, l’aventure d’Ossie à Swindon s’achève dans la douleur, Ardiles rebondit à Newcastle (1991-92), West Bromwich Albion (1992-93), revient à Tottenham (1993-94), sans connaître le succès espéré. Ces échecs successifs l’obligent à s’exiler au Mexique (Guadalajara), au Japon (Shimizu, Yokohama, Tokyo Verdy), en Croatie (Croatia Zagreb), en Arabie Saoudite (Al Ittihad) et en Israël (Betar Jérusalem). De retour à Huracan en Argentine en 2007, il est remercié quelques mois plus tard, et connaît le même sort en août 2008 lors de son passage au club paraguayen de Cerrà Porteno. Ardiles, devenu ambassadeur pour le club de son coeur, Tottenham Hotspur, a enfin retrouvé un poste d’entraîneur au Japon, au Machida Zelvia (D2) à la fin de l’année 2011. Un an plus tard, la relégation du club de Tokyo mettra fin aux espoirs du malheureux coach argentin… Depuis ce dernier échec, Ardiles est de retour à Londres et reste un supporter avisé et passionné des Spurs de Tottenham.