12 juillet 1977 : Serge Chiesa, l’homme qui a dit non au PSG
En cette période de transferts, le PSG a connu diverses fortunes avec de nombreux joueurs (Trézeguet, Roberto Carlos, …) qui font déjà parties de la grande histoire du club.
En 1977, le transfert avorté de Serge Chiesa restera pourtant à tout jamais comme l’un des plus grands retournements de situation à Paris. Avec des conséquences incroyables sur une saison ratée pour un jeune entraîneur néophyte tout juste retraité, un certain Jean-Michel Larqué…
Mardi 12 juillet 1977. Daniel Hechter, président su PSG, vient d’interrompre ses vacances à Saint-Tropez pour officialiser la signature de son nouveau meneur de jeu, le Lyonnais Serge Chiesa. Malgré ses 12 sélections avec les Bleus (pour 3 buts), Chiesa est surtout célèbre pour avoir dit non à l’équipe de France trois ans plus tôt, en expliquant qu’il refusait de partir en stage… car il s’y ennuyait !
Le petit lutin lyonnais (1,68m) a du caractère, à l’image de son prédécesseur à Paris, Jean-Pierre Dogliani. Ce 12 juillet, Chiesa a donc rendez-vous à Paris pour y signer son contrat, alors que le PSG et Lyon se sont déjà entendus sur le montant du transfert (120 millions de centimes, soit 1,2 millions de francs, soit une belle somme à l’époque). Quand il débarque à l’aéroport, l’émissaire du PSG remarque que Chiesa arrive à Paris sans le moindre bagage. Surprenant, alors que la future recrue parisienne doit s’entraîner dès le lendemain au Camp des Loges..
Dans les bureaux de Daniel Hechter, un incroyable face à face débute, comme le racontait les auteurs du livre « PSG, l’histoire du club, 1981-82″. Morceaux choisis, alors que Chiesa n’a plus qu’à parapher son contrat :
Chiesa : « Qui va me verser ma résiliation de contrat ? » – Hechter : « Ce n’est pas un problème, Lyon bien entendu. C’est la règle » – Chiesa : « Combien ? » – Hechter : « Le dixième, j’imagine. 10-12 millions de centimes, d’après l’évaluation dont nous sommes convenus » – Chiesa : « A ce prix, je ne discute pas ! »
Le président parisien cache mal sa surprise, dans un premier temps. Si, à cette époque, les transferts étaient réglés directement par les clubs, Daniel Hechter avait pris soin de discuter directement avec Chiesa sur son salaire, pour éviter tout point divergeant lors de la signature.
Alors Hechter comprend que Chiesa ne souhaite pas venir à Paris, que c’est Lyon qui a fait pression pour ce transfert…. Après la surprise, le président parisien a bien du mal à cacher sa colère.
Il décide alors de rompre sur le champ les négociations, et conseille à Chiesa de filer à l’aéroport le plus vite possible pour ne pas rater le dernier avion pour Lyon ! Est-ce un coup de bluff ? Chiesa s’exécute et quitte les bureaux parisiens sans se retourner…
Le Lyonnais expliquera quelques semaines plus tard qu’il ne voulait pas quitter son club formateur, et qu’il ne regrettait finalement pas ce choix.
Pour Daniel Hechter (et son entraîneur Jean-Michel Larqué), cette défection de dernière minute modifie les plans et va obliger Larqué à rechausser les crampons, dans un rôle d’entraîneur joueur.
Serge Chiesa devra attendre le 21 mai 2000 pour porter enfin les couleurs du PSG, lors du jubilé de son ami Laurent Fournier, l’homme qui l’avait remplacé à l’OL quelques années plus tard. Il sera finalement resté fidèle à Lyon de 1969 à 1983, disputant 541 matches, soit plus de 100 matches que Jean-Marc Pilorget, le recordman au PSG… Il reste à ce jour le joueur le plus capé sous le maillot de l’OL.
Serge était un genie
Mais si la famille passait avant
Nous avons juste à l admetre