25 mars 1978 : l’espoir gâché de Philippe Reverdy au PSG

Philippe Reverdy à Laval, il y a 43 ans...

Philippe Reverdy à Laval, il y a 45 ans…

Le PSG, ce n’est pas que Neymar, Kylian Mbappé ou Lionel Messi. C’est aussi ces joueurs anonymes qui ont porté avec fierté les couleurs Rouge et Bleu, sans connaître la carrière qu’ils auraient peut-être méritée.

En 2012, nous avions retrouvé Philippe Reverdy, désormais installé au Canada, dont le parcours avec les pros du PSG se résume à ce seul passage sur le banc des remplaçants lors d’un match de championnat à Laval, le 25 mars 1978, il y a 45 ans aujourd’hui…

Vous n’avez fait qu’une apparition avec le groupe professionnel du PSG, le 25 mars 1978 (victoire parisienne 2-1). Que retenez-vous de cette rencontre ?

PSG

Le PSG 1977-1978. Debout : Bernard, Redon, Renaut, Pilorget, Adams. Assis : F.Brisson, Justier, Larqué, Bianchi, M’Pelé, Dahleb

En effet, ce match à Laval représente ma seule participation officielle dans le groupe de D1. J’avais seulement 18 ans, c’était ma première année au centre de formation et j’avais pris cela sans émotion particulière parce que cela faisait partie de mon ambition à l’époque. Au cours des mois précédents, plusieurs de mes coéquipiers avaient eu la chance d’être appelé en équipe première (Gilles Brisson, Jean-Claude Lemoult, Philippe Jean qui était sur le banc à Laval avec moi) et cela s’inscrivait dans le droit fil des efforts fournis. La particularité en était le caractère impromptu. La décision avait été prise au dernier moment suite à une mesure disciplinaire envers Lionel Justier. Je devais être en forme à cette période et Jean Michel Larqué avait voulu me récompenser. Toujours est-il que je n’avais pas participé aux entrainements précédents le match, et que je me suis retrouvé dans le bus du déplacement sans trop avoir eu le temps de gamberger.

la feuille de match face à Laval

la feuille de match face à Laval

En dehors des anecdotes du déplacement où j’étais à l’écoute de mes « modèles », le gardien de but Daniel Bernard, Jean-Pierre Adams avec qui j’avais déjà joué en D3, Carlos Bianchi ou Mustapha Dahleb, je n’ai pas de grand souvenir de ce match. Je me souviens d’un stade froid, avec une piste de cyclisme autour, pas beaucoup de public et d’un match plutôt terne. Je n’ai pas eu vraiment l’occasion d’avoir le moindre tract car je ne me suis pas échauffé du tout, donc jamais eu le sentiment que j’allais entré sur la pelouse. Je me rappelle par contre de mon état d’esprit : j’étais prêt à entrer et à prouver mes qualités. Comme souvenir matériel, il me reste un programme (voir ci contre) où je suis en photo avec Philippe Jean dans les vestiaires.

Avez vous de regrets de n’avoir jamais eu l’occasion de rejouer un match officiel avec les pros du PSG ?

le but de la victoire signé Bianchi à Laval

le but de la victoire signé Bianchi à Laval

J’ai d’autant plus de regrets que trois jours plus tard avait lieu au Parc des Princes un match contre Nantes, leader du championnat cette année là, et que Larqué, toujours par principe de récompense et d’alternance avait choisi Franck Tanasi comme 13e homme. Le contexte, le lieu, l’ambiance (43.000 spectateurs) avaient une toute autre saveur. Je me souviens de ma nervosité dans les tribunes comme spectateur (comme si je faisais partie intégrante de cette équipe en fait). Franck était entré les quinze dernières minutes, Paris était mené 1-0 et se lançait désespérément à l’attaque pour arracher le nul. C’est sûr, j’aurais préféré que les « récompenses » aient été inversées Nota : à la différence de Philippe Reverdy, Franck Tanasi va réussir une belle carrière professionnelle à Paris, avec 254 matches de 1977 à 1991) Sinon, avec le recul, il est certain que j’ai le regret de ne jamais avoir participé à un match au plus haut niveau. En dehors de mes coéquipiers qui ont effectué une véritable carrière (Lemoult, Fernandez) et qui avaient une carrure supérieure, pour d’autres c’est plus la chance d’être là au bon moment pour pouvoir montrer sa vraie valeur. Je n’avais rien à envier à certains qui ont fait une honorable carrière. Parfois, cela tient a peu de chose…

Franck Tanasi en 1991, toujours face à Nantes

Franck Tanasi en 1991, toujours face à Nantes

Petite anecdote : j’ai retrouvé le PSG avec Chaumont sur ma route deux ans après mon départ. C’était un 32eme de finale de Coupe de France. Le match avait eu lieu à Troyes devant plus de 10000 spectateurs. J’ai bien sûr fait le rêve de me rappeler au souvenir de mon ancien club. Mais nous avons perdu 2-0 (le 12 février 1983) sans véritable suspens. Il me reste la seule satisfaction d’avoir mis sous l’éteignoir un certain Safet Susic pour l’un de ses premiers matches officiels sous les couleurs parisiennes.